kath.ch, la RKZ et la CES se mettent d'accord

La Conférence des évêques suisses (CES), la Conférence centrale catholique romaine (RKZ) et le Katholisches Medienzentrum de Zurich (KMZ) ont achevé une médiation menée au cours de 2022. Au cœur des discussions, les critiques concernant une ligne éditoriale de kath.ch adoptée par le rédacteur en chef Raphael Rauch, jugée «polarisante» et «unilatérale».

«La médiation a été motivée par les critiques de plus en plus nombreuses formulées en 2021 à l’encontre de kath.ch, en partie au sein de l’Eglise et en partie publiquement», note la déclaration commune, publiée le 22 décembre 2022 à l’issue de la médiation menée entre le portail catholique alémanique, la RKZ et la CES. «Le choix des thèmes serait unilatéral et le style de kath.ch provoquerait et polariserait», rappelle le texte. «Une part non négligeable de la critique concernait le rédacteur en chef, Raphael Rauch», précise le texte. 

«Parti pris» progressiste?

Ce dernier a pris en main la rédaction du média basé à Zurich en mars 2020. Le journaliste allemand a donné dès le début à la plateforme une ligne éditoriale particulière, qualifiée par certains de «boulevardesque», axée notamment sur les personnalisation, les nouvelles choc, les questions conflictuelles dans l’Eglise et des articles d’opinion «acérés». Des voix ont aussi déploré un «parti pris» pour la frange la plus progressiste de l’Eglise.

Une évolution qui a suscité des protestations à l’intérieur de l’Eglise, ainsi qu’un intérêt de la part des médias profanes. Le journal zurichois NZZ titrait ainsi en décembre 2020: «Comment un jeune Allemand fait passer un portail catholique autrefois sage au boulevard et à la confrontation.» Certaines productions polémiques de kath.ch ont amené la CES à se distancier du média. Ce dernier a en outre été la cible de plusieurs associations d’Eglise, dont l’organisation conservatrice Pro Ecclesia.

Entretien «critique et constructif»

La médiation menée en 2022 était donc destinée à trouver un terrain d’entente entre les trois entités catholiques et résoudre ainsi les tensions. Bien que le contenus des discussions et les conclusions soient restées confidentielles, la déclaration assure que «les divergences d’intérêts et de conceptions relatives à l’orientation thématique de kath.ch et à la forme de compte-rendu entretenue par la rédaction ont été discutées en détail et clarifiées avec la représentation du centre des médias». Les délégués des trois organisations «ont pu échanger des points de vue et des perceptions divergentes avec le directeur de la rédaction, Raphael Rauch, dans le cadre d’un entretien critique et constructif. Dans le cadre de la médiation, il a été possible de clarifier les questions en suspens et de nommer les attentes réciproques». 

Départ de Raphael Rauch

Quant aux futures relations entre les trois entités, la déclaration note «qu’en cas de divergences ou de conflits, la médiation a permis d’identifier et de convenir de différentes options de résolution des conflits».

Un avenir qui prendra également en compte le départ annoncé de Raphaël Rauch de kath.ch en juin 2023. Tout en indiquant que «le changement de poste de Raphael Rauch n’est pas lié à la médiation», le texte précise que «les attentes formulées à l’égard du directeur de la rédaction et de l’ensemble de la rédaction de kath.ch resteront valables pour la personne qui succédera à Raphael Rauch». 

Dans le cadre de la médiation, la CES, la Conférence centrale et le Centre catholique des médias se sont mis d’accord sur le fait «qu’une tension entre l’indépendance rédactionnelle et la loyauté envers les mandants de l’Eglise est inhérente au système». De même, les mandants (la RKZ et la CES) ont exprimé leur appréciation pour le travail de kath.ch et reconnu que, sous la direction éditoriale de Raphael Rauch, «kath.ch a nettement gagné en pertinence et que le portail a gagné en profil dans un environnement médiatique disruptif». 
Les trois signataires de la déclaration commune sont: Renata Asal-Steger, présidente de la RKZ; Adrian Müller, président du KMZ, et Mgr Felix Gmür, président de la CES. (cath.ch/com/arch/rz)