Jura pastoral: des bénévoles pour accompagner les funérailles
Jura, le 6.11.2015 (cath.ch-apic) Dès mars 2016, l’Eglise catholique, dans le Jura pastoral, va former des personnes bénévoles pour accompagner les familles en deuil. Le projet pilote sera d’abord lancé dans trois unités pastorales volontaires. Le but est «d’intensifier l’accompagnement que l’Eglise catholique offre au personnes endeuillées de nos communautés jurassiennes», explique France Crevoisier, adjointe du vicaire épiscopal du Jura pastoral.
Les personnes qui s’investiront dans cette mission sont «des femmes et des hommes qui ont foi en la résurrection du Christ et qui, suite à un temps de discernement et de formation théorique et pratique, sont disposés à s’engager bénévolement», annonce France Crevoisier dans lebulletin.ch. Comme un tel accompagnement ne s’improvise pas, les personnes intéressées suivront une formation de cinq jours, suivi d’un stage accompagné par les agents pastoraux professionnels. Le projet a été présenté dans l’ensemble du territoire et trois unités pastorales sont prêtes à relever le défi, l’Eau vive (Boncourt et environs), la VAB (Vendline, Alle, Baroche) et Moutier.
Chaque croyant doit se mobiliser
L’idée de ce projet rumine depuis 2013 au sein du Conseil pastoral du Jura pastoral (CPaJ). L’instance consultative qui se fait l’écho du Peuple de Dieu auprès du vicaire épiscopal, indique France Crevoisier. Contrairement à Fribourg ou à Sion, le Jura n’a actuellement pas d’équipes laïques d’accompagnement aux funérailles, seuls les agents pastoraux – prêtres, diacres et assistants pastoraux – sont compétents pour ce mandat.
«Nos réflexions ont été enrichies par les documents fribourgeois et valaisans qui traitent de l’accompagnent des funérailles en équipe», révèle Ludwig Eschenlohr, un laïc qui a porté le projet sur le long terme. Pour cet ancien président du CPaJ, chaque croyant doit se mobiliser. «Pour nous, il est important que des laïcs et des bénévoles soient impliqués sur le terrain, mais nous voulons pas faire de concurrence aux agents pastoraux», précise-t-il.
Sous la conduite des responsables paroissiaux
Les agents pastoraux ont été consultés et beaucoup d’entre eux sont attachés à cet accompagnement de familles en deuil. «Cet aspect de leur ministère est nourrissant», relève Ludwig Eschenlohr. Toutefois, les «professionnels» ne sont pas suffisamment nombreux pour assurer cette fonction en tout temps. Déléguer cette mission à des bénévoles est aussi une manière de les soulager, mais jamais sans leur consentement. Les équipes d’accompagnement seront toujours sous la conduite des responsables paroissiaux.
Ce renforcement par les bénévoles concerne toutes les étapes de l’accompagnement des familles, depuis l’annonce du décès jusqu’à la fin de la première année de deuil. Il comprend la visite des familles, l’animation de veillées de prière, une éventuelle intervention lors de la célébration des funérailles, du dépôt d’urne, de la messe du trentième et de la Toussaint, entre autres. (cath.ch/gr)
Encadré 1
Une Eglise rayonnante de l’Evangile
«Développer l’Accompagnement lors des Funérailles» est l’une des 13 Orientations pastorales du Jura pastoral. Ces Orientations sont le vaste chantier que la partie francophone du diocèse de Bâle a mis en place dans le but d’un «Vivre ensemble» ecclésial. Elles ont été promulguées par l’évêque de Bâle et publiées en été 2010.
Encadré 2
Dans le sens de la lettre pastorale
Former des bénévoles pour soulager les agents pastoraux. Cette initiative du Jura pastoral pour l’accompagnement des funérailles trouve un écho dans la lettre pastorale des évêques suisses, publiée le 2 novembre 2015.
«Nous avons conscience des limites que nous imposons dans le quotidien de la vie des communautés paroissiales par les normes que nous fixons. Nous savons que les fidèles ont souvent des attentes, auxquelles nous ne pouvons pas répondre, et nous savons également que les prêtres, tout comme les théologiennes/théologiens laïques, ont parfois un emploi du temps surchargé. C’est pourquoi nous souhaitons vous encourager à déléguer les tâches qui ne relèvent pas du sacrement de l’ordination ou de la mission particulière donnée par l’évêque (missio canonica). Il faut pour cela de la confiance. Mais ainsi la vie de l’Eglise sera celle du peuple de Dieu, à laquelle tous ses membres peuvent et doivent contribuer à travers leurs charismes et services, dans le cadre de la structure sacramentelle et du droit de l’Eglise.»