Jura: L’Assemblée de la CEC face au logement des prêtres
La Collectivité ecclésiastique cantonale catholique-romaine de la République et Canton du Jura (CEC), a tenu son Assemblée le 1er juin 2016, à Epauvillers. Sous la présidence de Madame Françoise Maître, les membres de l’Assemblée ont approuvé à l’unanimité les comptes de l’exercice 2015 et ont validé – sur le fond – une initiative qui demande de revoir l’Ordonnance réglant la prise en charge financière du logement des prêtres en activité. Décision a été prise de créer un groupe de travail pour résoudre cette problématique.
«Ancienne commune des Franches-Montagnes, Epauvillers compte aujourd’hui 180 habitants. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2009, Epauvillers fait partie des localités fusionnées (avec Epiquerez, Montenol, Montmelon, Ocourt, Saint-Ursanne et Seleute) de la commune Clos du Doubs, elle-même rattachée au district de Porrentruy. Nous sommes donc ici, en Ajoie.»C’est par ce petit rappel historico-géographique que Guy Borne, président de la commune ecclésiastique d’Epauvillers-Epiquerez a présenté la localité qui accueillait l’Assemblée de la CEC.
Comptes 2015 réjouissants
Depuis quelques années, la formule ressemble au refrain d’une chanson à succès: «Après attribution à différents fonds de réserve, les comptes de l’exercice 2015 bouclent avec un bénéfice net d’un peu moins de 13’000 francs, alors que le budget prévoyait un excédent de charges d’environ 158’000 francs. Au risque de me répéter d’année en année, ce résultat est à nouveau extrêmement réjouissant, d’autant qu’il est comparable aux excellentes années 2013 et 2014». C’est par ce constat réjouissant que Pierre-André Schaffter, administrateur de la CEC, a entamé son exposé, au soir du 1er juin à la salle communale d’Epauvillers. Dans son rapport, Pierre-André Schaffter n’a pas manqué de préciser que «ce bénéfice provient essentiellement de rentrées fiscales et d’arrérages de personnes morales très nettement supérieures à celles qui avaient été budgétisées, ainsi qu’à une charge salariale d’environ 300’000 francs inférieure à ce qui était prévu». Au terme de l’exposé détaillé de l’administrateur, les membres de l’Assemblée ont approuvé à l’unanimité les comptes de l’exercice 2015.
Des changements en vue
Membre invité du Conseil de la CEC, l’abbé Jean-Jacques Theurillat, vicaire épiscopal pour le Jura pastoral, a annoncé que la fin de l’année pastorale 2015-2016 sera marquée par une réorganisation notable des forces humaines à disposition. «Etant donné que tout n’est pas encore réglé, je ne peux raisonnablement pas donner plus de détails, mais, afin de s’adapter à la situation actuelle, dix des quinze unités pastorales et une demi-douzaine de services vont vivre des changements qui seront annoncés officiellement cet été».
Une initiative à régler
Avant d’arriver au terme de la partie statutaire de cette réunion, les membres de l’Assemblée ont encore dû se prononcer sur une initiative visant à modifier la prise en charge financière du logement des prêtres en activité dans le canton du Jura (le Jura bernois n’est pas concerné).
Pour rappel, de 2011 à 2013, un groupe de travail constitué d’un représentant de chaque Unité pastorale, de deux prêtres et de deux membres du Conseil de la CEC ont revu le sujet sensible qui touche à l’hébergement des prêtres, sachant que la législation précise que les prêtres sont logés gratuitement.
De fait, les communes ecclésiastiques qui accueillaient un prêtre ne recevaient aucune indemnité (à moins d’un arrangement au sein de l’Unité pastorale), alors que les autres pouvaient louer leur cure et fixer elles-mêmes le prix du loyer. Plusieurs variantes ont été étudiées durant ces trois ans et, en décembre 2013, la nouvelle «ordonnance réglant la prise en charge financière du logement des prêtres en activité» a été soumise et acceptée par l’Assemblée de la CEC.
Cette ordonnance est entrée en vigueur le 1er janvier 2014: elle permet aux paroisses qui logent un ou des prêtres de toucher une indemnité mensuelle de 600 francs par locataire. Le montant versé à ces paroisses est financé par les autres paroisses selon une clé de répartition définie par l’Ordonnance. Un référendum, lancé au début 2014, n’ayant pas abouti, un comité s’est alors constitué pour lancer l’initiative «Logement des prêtres» qui a récolté l’accord des Assemblées de dix communes ecclésiastiques. Cette initiative dénonce une péréquation injuste, surtout pour les petites paroisses, et demande que «la charge financière liée au logement des prêtres en activité soit assumée par la CEC et par TOUTES les communes ecclésiastiques, indépendamment du fait qu’elles logent ou non un prêtre dans leur propre cure».
Pour information, l’Assemblée a deux ans, soit jusqu’en janvier 2018, pour traiter cette initiative, faute de quoi elle devra être soumise au vote populaire.
Le 1er juin, les membres de l’Assemblée ont donc validé – sur le fond – cette initiative et ont accepté de créer un groupe de travail pour résoudre cette problématique. A suivre…(cath.ch-apic/pt/rz)