Jumelage de la cité mariale de Lourdes avec Bethléem, en Palestine
La municipalité de Bethléem, en Palestine, et celle de cité mariale de Lourdes, en France, ont signé une convention de jumelage le 2 mars 2016. Ce partenariat entre ces deux hauts lieux de spiritualité et de pèlerinage porte notamment sur la formation aux métiers du tourisme et la commercialisation de l’artisanat palestinien au profit des chrétiens locaux.
A l’invitation de la maire de Bethléem Vera Baboun, la maire de Lourdes Josette Bourdeu s’est rendue en délégation, accompagnée de trois de ses adjoints, dans cette ville palestinienne située à deux pas de Jérusalem, dans les territoires occupés par Israël.
Ce jumelage prometteur, peut-on lire sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem, «au-delà du beau symbole qu’il représente, prévoit la mise en place d’actions communes et d’échanges sur le plan culturel et humain, mais également le développement de liens économiques et touristiques».
Importance symbolique et profondément humaine
Josette Bourdeu, membre du Parti Radical de Gauche (PRG) allié aux socialistes, relève que ce jumelage a déjà suscité beaucoup d’émotion parmi les Lourdais. La droite locale a notamment qualifié le déplacement à Bethléem de dépense inutile. La maire de Lourdes a souligné que ce partenariat a une importance symbolique et profondément humaine. Il ne se situe pas dans une logique de développement touristique uniquement, mais également d’entraide, de soutien et de solidarité avec une population qui souffre.
Mgr William Shomali, vicaire patriarcal à Jérusalem et en Palestine, a salué chaleureusement ce nouveau partenariat scellé entre les villes de Lourdes et de Bethléem. Josette Bourdeu a évoqué les «lignes de destin communes» entre ces deux villes qui constituent de hauts lieux de pèlerinages à l’échelle mondiale. «Sans les pèlerinages, Bethléem serait un petit village oublié de Palestine, de même Lourdes», a noté Mgr Shomali, se souvenant avec émotion de son premier séjour dans la cité mariale au pied des Pyrénées.
Programme humaniste et partenariat d’économie sociale et solidaire
Par ce nouveau partenariat, les municipalités de Lourdes et de Bethléem se sont engagées à coopérer plus étroitement pour leur développement touristique réciproque, mais aussi dans les domaines culturel et économique.
«Il s’agit avant tout d’un programme humaniste et d’un partenariat d’économie sociale et solidaire», a souligné Josette Bourdeu, évoquant les différents projets appelés à naître de ce partenariat, notamment auprès de la jeunesse palestinienne et lourdaise, ou encore entre les municipalités et les instances religieuses.
Débouché pour les artisans de Bethléem
Déjà depuis 2012, le «chapelet officiel» du sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes est confectionné en bois d’olivier par une famille de Bethléem. En tout ce sont quelque 25’000 chapelets par an qui sont vendus au profit des chrétiens de Terre Sainte. Mgr Shomali a encouragé ces projets, invitant la maire de Lourdes et ses collaborateurs «à continuer à semer sur le long terme».
La délégation était accompagnée par le Père Luc Pareydt, conseiller pour les Affaires religieuses auprès du Consulat général de France à Jérusalem, lequel a observé comment «ce partenariat vient concrétiser les attentes des gens de Bethléem qui ont tendance à penser que les Français oublient la Palestine. Les Palestiniens ont besoin de nous!». Le soutien aux chrétiens d’Orient ne doit pas rester lettre morte et doit pouvoir s’incarner, a encore souligné le Père jésuite, appelant les Français, et les Européens en général, à une «conversion de regard».
La ville de Lourdes, dont le sanctuaire marial jouit d’un rayonnement mondial, est également jumelée avec les villes de Częstochowa et de Fatima. D’autres partenariats sont aussi envisagés avec le sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe au Mexique, et celui d’Aparecida, au Brésil. L’accord désormais scellé entre Lourdes et Bethléem vient ainsi relier la Terre Sainte avec les sites de dévotion mariale non seulement d’Europe, mais aussi du monde entier. (cath.ch-apic/lpj/be)