Jugement du Tribunal fédéral sur les crucifix à l’école (011090)

«Une défaite pour les croyants», constate Mgr Corecco

Lugano, 1er octobre (APIC) Mgr Eugenio Corecco, évêque du diocèse de Lugano, a exprimé dimanche à son retour de l’étranger son regret et sa surprise

devant la décision du Tribunal fédéral (TF) prise mercredi dernier à propos

de la présence du crucifix à l’école. Dans un communiqué publié dimanche,

Mgr Corecco constate qu’une telle décision «blesse les sentiment religieux

du peuple suisse». Selon le TF, le devoir de suspendre des crucifix dans

les salles de classe heurte la liberté de conscience et de religion des

écoliers.

L’évêque de Lugano relève que cette sentence «remet en cause la crédibilité des institutions» et qu’elle constitue «une défaite qui retombe non

seulement sur la communauté des croyants, mais aussi sur tous ceux qui ont

à coeur la permanence d’une tension spirituelle dans l’individu comme dans

les structures sociales et publiques», écrit l’évêque de Lugano, qui estime

qu’une telle décision, «en raison de la multiplicité des valeurs qui sont

en jeu», n’est pas du ressort des juristes, mais qu’elle appartient aux

Chambres fédérales. Mgr Corecco souligne que cette décision ne mortifie pas

seulement le sentiment religieux du peuple suisse, mais révèle un appauvrissement des valeurs qui ont fait notre histoire.

Que le jugement du Tribunal fédéral s’appuie sur l’article 27 paragraphe

3 de la Constitution fédérale selon lequel la liberté de croyance et de

conscience ne doit pas être influencée dans les écoles est pour l’évêque de

Lugano incompréhensible; la croix est pour les chrétiens un symbole de

l’amour de Dieu, alors qu’elle ne possède aucun caractère symbolique pour

les non-croyants.

Jeudi dernier déjà, le secrétaire de la Conférence des évêques suisses,

le Père Roland Trauffer, avait pris personnellement position dans la «querelle des crucifix». «Les chemins de croix ne devraient-ils pas logiquement

disparaître et les cloches devenir muettes?», avait alors demandé le Père

Trauffer. (apic/com/cor/pr)