JMJ: Immersion dans le bus 4, direction Cracovie
Une centaine de jeunes romands sont partis dans la nuit de dimanche à lundi vers Cracovie. Ils rejoignent les 300 autres Suisses déjà sur place pour la semaine des JMJ. Cath.ch a embarqué dans le bus 4, au départ d’Yverdon, ce 25 juillet à 1h45.
L’innovation a ses limites. Cette année, le comité romand a envoyé à tous les jeunes des «boarding pass». On monte donc dans le bus un peu comme dans un avion, muni de son précieux sésame et de son passeport. Problème: le document indique une date inexacte: le 24 juillet, à 1h45. Résultat: malgré un rappel de dernière minute du Comité romand des Journées Mondiales de la Jeunesse, la moitié de la dizaine de jeunes embarqués à Yverdon étaient déjà là… la nuit précédente à la même heure! Qu’à cela ne tienne, ils sont revenus 24 heures plus tard, sans que la mésaventure n’entame leur enthousiasme.
Un bus endormi les accueille avec un petit quart d’heure de retard sur l’horaire. Le convoi se met en route. Il est 2h15, on éteint les lumières et on dort. Du moins, on essaie tant bien que mal, jusqu’à ce que la prière des laudes tire sans conviction la quarantaine de jeunes de leur sommeil, quelques heures plus tard.
Les langues se délient
Les profils sont variés dans le bus 4. La majorité sont Vaudois, une petite dizaine vient de Genève. Les communautés linguistiques ont également envoyé leurs jeunes. Des Malgaches côtoient des Portugais et même deux Costaricaines. Apprentis, jeunes professionnels ou étudiants, tous ont pris sur leur temps libre pour se rendre à Cracovie, une seule semaine. Les contingences professionnelles ou les vacances en famille ont empêché la plupart de participer au voyage de deux semaines.
Les laudes terminées, on chante. Un peu fort, un peu faux, mais de bon cœur. Puis les langues se délient. «J’ai vécu les JMJ de Madrid en 2011, confie Alexandre, 26 ans, qui achevait l’an passé son master à HEC Lausanne. Il y a cinq ans, je cherchais des réponses à des questions sur mon parcours professionnel. Aujourd’hui, c’est plutôt mon engagement vocationnel qui sera au centre de mes prières».
Du curieux au convaincu
Les attentes sont elles aussi variées. Certains sont là en curieux, comme Simon, 18 ans, rencontré sur une aire de repos. Il voyage avec le second bus, parti du Valais. «Je suis là parce que mes grands-parents m’ont offert le voyage, explique-t-il. Pour être franc, je n’ai pas encore pris le temps de réfléchir à ce voyage. Je suis croyant, mais pas pratiquant». Simon a une bonne excuse. Il vient de Finhaut et, ces derniers jours, tout le village accueillait le Tour de France. «La transition est un peu rapide, il faut que je me mette dans le bain. Je me réjouis d’aller à la rencontre de tous ces jeunes».
D’autres se rendent à Cracovie en convaincus. Yasmine, 16 ans, de Genève, vit sa foi au quotidien. «Je cherche encore des réponses à mes questions, confie-t-elle, sur la prière notamment. Je ne comprends pas pourquoi Dieu, parfois, n’y répond pas. Je suis là pour trouver des réponses», confie-t-elle.
La plupart des jeunes du bus 4 vont aux JMJ pour la première fois. Pas facile donc de cerner avec précision ce qui les attend, mais il y a des certitudes. Tous ont le sentiment d’aller vers quelque chose de grand. Dès demain matin, ils seront un million et demi à envahir les rues de Cracovie pour célébrer leur foi. (cath.ch/pp)