Les JMJ commencent sur la route du retour
»Les JMJ commencent maintenant», a lancé le pape aux près de 3 millions de jeunes réunis sur le Campus Misericordiae, à Cracovie. Malgré la fatigue, les Romands ont été rejoints par le message du pape François. Dans le bus du retour, il prend toute sa signification.
Un soleil de plomb, des millions de pèlerins, une file interminable, pas de nourriture, peu d’eau. Le trajet vers le Campus Misericordiae est éprouvant. On attendait 1,5 million de personnes. Au final, il y a en a eu deux fois plus. La logistique n’a donc pas pu répondre aux besoins de tous les pèlerins. Les plupart des Romands parviennent tout de même à rejoindre leur zone, la A3, à 400 mètres de l’autel.
Sur place, quelques courageux partiront chercher les rations de nourriture à 19h00. Ils passeront par différents points de distribution du Campus avant de revenir à 1h00 du matin avec des dizaines de sac plein de victuailles.
«Je me suis senti proche des migrants jetés sur les routes, confie Claire, 19 ans, de Nyon. Bien sûr, nous sommes des privilégiés. Nous savons où nous allons, nous ne sommes pas forcés de marcher et personne ne nous tire dessus. Mais j’ai tout de même compris quelque chose de ce que signifie la fatigue de la route, la faim et la soif, à notre petite mesure».
La magie opère
Malgré la fatigue et la faim, les différents groupes suisses s’installent sur leur petit coin de terre. La magie opère. «J’étais vraiment énervé quand je suis arrivé sur le Campus, explique Arnaud, 23 ans, de Vallorbe. Mais le discours du pape m’a touché au cœur par sa simplicité».
«Nous devrons continuer à chercher Jésus, toujours et malgré tout». Adeline
Le pape François parle du Christ et des chaussures à crampons qu’il faut enfiler pour le suivre. Il parle également du football pour évoquer l’engagement chrétien. «Nous sommes titulaires, tous sur le terrain. Il n’y a pas de remplaçants». «La vie est belle, à condition que nous y laissions une empreinte». Il rappelle surtout aux jeunes que les JMJ commencent maintenant, au moment de regagner le quotidien.
Après une courte nuit, dans le bus, au moment de passer la frontière suisse, le lendemain, les paroles du pape prennent toute leur signification. Quelle suite donner à cette expérience?
L’obstination de Zachée
«Dans son homélie, dimanche, le pape évoquait Zachée, explique Adeline, 22 ans, de Genève. Il disait qu’il avait cherché à rencontrer Jésus malgré tous les obstacles. De retour chez nous, nous devrons nous aussi à continuer à le chercher, toujours et malgré tout».
Les jeunes seront accompagnés dans leur quête par les différentes entités pastorales. En plus des messes des jeunes, Stéphane Ernst, responsable jeunesse pour l’UP Nyon Terre-Sainte, souhaite engager les jeunes dans le parcours qui suit la confirmation. Il prépare déjà les prochaines JMJ romandes qui auront lieu à Nyon, le 5 mars 2017.
Du côté de Genève, «Une messe jeune sera mise en place dès le 1er dimanche de septembre au Sacré-Cœur», explique François Perroset, responsable du groupe de Genève. «Il faut garder, conserver et encourager cette amitié qui s’est bâtie durant les JMJ, et proposer aux jeunes des lieux où il peuvent nourrir leur foi».
Unis pour repartir
«Nous sommes arrivés de tous les continents avec nos drapeaux», confie Claire, de Nyon. C’est pour moi le signe d’une convergence dans la foi. A la fin de la messe, chacun repart chez lui pour partager ce qu’il a vécu ici».
Les jeunes ont pu vivre des moments forts dans l’accueil des familles, les nouvelles amitiés, les catéchèses et les temps de prière. François l’a bien compris: la mission commence maintenant. L’enjeu: ne pas réduire cette expérience à une parenthèse spirituelle aussi sympathique qu’éphémère. (cath-ch-apic/pp)