Jean XXIII crée la surprise en janvier 1959

Delémont: Conférence d’Albert Longchamp sur le «miracle» de Vatican II

Delémont, 1er février 2013 (Apic) En janvier 1959, lorsque le pape Jean XXIII décide – sur «une soudaine inspiration de Dieu» – de convoquer un concile œcuménique, les cardinaux qui l’écoutent en restent muets de stupeur. A l’occasion du 50e anniversaire de Vatican II, le père Albert Longchamp revient sur cette «révolution», qui a transformé le visage de l’Eglise et modifié ses relations avec le monde et avec les autres religions, à travers trois conférences au Centre Saint-François, à Delémont dans le Jura. La première, intitulée «Jean XXIII crée la surprise!», s’est déroulée mercredi soir 30 janvier dans une salle comble.

«En étude à Genève en 1958, les images en noir et blanc de l’élection du pape Jean XXIII demeurent l’un de mes premiers souvenirs de l’arrivée de la télévision. Je me rappelle qu’un père s’est exclamé: ’Mais regardez-moi le pape qu’ils ont choisi, c’est un vieux!’ Personne ne pouvait alors imaginer que ce ’bon pape’ allait ouvrir – avec audace – les fenêtres de l’Eglise sur le monde, sur l’humanité, sur l’Homme.» Petit par la taille, grand par le verbe et la plume, le père Albert Longchamp est entré dans la Compagnie de Jésus deux mois avant l’ouverture – le 11 octobre 1962 – de la première session du concile Vatican II.

Homme de presse

Près d’une centaine de personnes se sont retrouvées, au soir du 30 janvier, dans l’une des salles du Centre Saint-François, à Delémont, pour assister à la première des trois conférences du «père-journaliste» qui a dirigé durant vingt ans la rédaction de l’Echo illustré (devenu «Echo magazine») à Genève. Trois exposés autour de Vatican II, de la convocation formulée – il y a plus de 50 ans – par Jean XXIII, jusqu’à ses prolongements actuels.

Une révolution

Pour sa première intervention et durant près de deux heures, le Père Longchamp va raconter pourquoi et comment un concile plutôt «mal barré», que beaucoup voyait expédié en deux temps et moins de trois mois – «les 2’400 évêques convoqués pensaient pouvoir rentrer chez eux avant Noël» – s’est achevé trois ans plus tard, après quatre sessions de trois à quatre mois, en laissant derrière lui seize documents, dont quatre Constitutions, neuf Décrets et trois Déclarations: des documents qui ont changé de manière radicale l’image et l’attitude de l’Eglise catholique. A entendre le directeur de la revue Choisir, les pères conciliaires du monde entier, réunis au Vatican, se sont livrés à un «aggiornamento», une «mise à jour», dont le public ne retient souvent que la disparition de la messe en latin, l’abandon du dos tourné aux fidèles ou l’accès libre à la Bible. «Il faut se rappeler que jusqu’à la fin des années 1950, il était mal vu d’avoir une Bible à la maison. On considérait qu’elle n’était compréhensible que par ceux qui avaient suivi des études de théologie.»

Un long processus

Atteint d’un cancer de l’estomac et de la prostate, Jean XXIII – qui disait avec humour: «Après tout, je ne suis que le pape!» – ne verra pas «l’immensité de l’œuvre» issue de son inspiration divine: il meurt quelques mois avant l’ouverture de la deuxième session, en juin 1963. Paul VI lui succède. Le 21e concile de l’histoire de l’Eglise catholique romaine s’achèvera le 8 décembre 1965.

A plusieurs reprises Albert Longchamp évoquera l’aspect miraculeux de ce concile extraordinaire: «Quand on a vu les turbulences qui ont ébranlé les sessions préparatoires, la réussite de ce concile tient vraiment du miracle. Vatican II a ouvert les ’fenêtres de l’Eglise’, renouvelé les relations du catholicisme avec la modernité, n’a condamné personne et a rendu l’espérance aux catholiques. L’ampleur de ces changements audacieux a évidemment ébranlé les plus traditionalistes, il y a encore des réticences … Aujourd’hui, c’est à Benoît XVI de poursuivre la mise en œuvre de Vatican II.» A suivre …

Encadré:

Les deux prochaines conférences

Prochaines conférences du Père Albert Longchamp sur les 50 ans de Concile Vatican II au Centre Saint-François (entrée libre) :

– jeudi 28 février, à 20h15, «Vatican II, nouvelle Pentecôte»;

– mercredi 20 mars, à 20h15, «L’Eglise s’ouvre au monde».

(apic/sic/pt/bb)

1 février 2013 | 16:59
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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