Japon: la Conférence épiscopale va ouvrir sa première enquête sur les abus
La Conférence des évêques catholiques du Japon (CBCJ) a annoncé qu’elle allait ouvrir sa première enquête sur les cas de pédophilie dans l’Eglise, rapporte le 8 avril 2019 le site internet du journal The Japan Times. Les évêques ont également rencontré des victimes.
L’ouverture de l’enquête a été annoncée le 7 avril 2019 par Mgr Mitsuaki Takami, archevêque de Nagasaki et président de la CBCJ. Celui-ci participait alors à une rencontre hautement symbolique, qui rassemblait des personnes affirmant avoir été victimes d’abus sexuels de la part de clercs catholiques.
Enquête dans les 16 diocèses du Japon
Mgr Takami a présenté ses excuses à l’une d’entre elles, parlant au nom de toute l’Eglise du Japon, qui rassemble moins d’un demi-million de fidèles. Il a regretté les souffrances causées aux victimes et le fait de ne pas avoir été «capable d’en faire assez».
Le comité permanent de la Conférence épiscopale a décidé le 4 avril 2019, lors d’une réunion à Tokyo, de lancer rapidement une «enquête approfondie» dans les 16 diocèses du Japon. Cinq cas d’abus sexuels ont été signalés lorsque l’institution a mené des enquêtes sur questionnaire en 2002 et 2012 dans tous ses diocèses.
Cinq cas d’abus signalés
Les cinq cas d’abus signalés dans le passé seront probablement réexaminés, car, au moment des enquêtes par questionnaire, il n’y a eu ni entretiens approfondis avec les victimes ni punition des auteurs.
Les reportages du journal The Japan Times de septembre 2014 ont révélé des cas présumés d’abus commis sur des élèves par le personnel de l’école internationale St. Mary’s de Tokyo à partir de 1965. Au moins une de ces affaires a ensuite fait l’objet d’une enquête de la police japonaise et de l’archidiocèse catholique de Tokyo, selon une lettre signée par le directeur de l’école à l’époque, le 31 janvier 2014. Cette école est dirigée par les Frères de l’instruction chrétienne, une congrégation fondée en France au XIXe siècle.
Sévérité contre tout prêtre ou religieux coupable
En 2002, la CBCJ avait déjà fait état d’abus sexuels commis sur des mineurs par des prélats, ce qui l’avait conduit à publier, l’année suivante, un ensemble de lignes-directrices à destination des évêques japonais. «Concernant ce problème, nous devons confesser que nous n’avons pas assumé de manière adéquate nos responsabilités», avait reconnu la CBCJ dans une déclaration datée de 2002.
«A tous ceux qui ont été blessés, nous promettons maintenant que nous, évêques, nous apporterons une réponse au problème en toute sincérité, et que tout prêtre ou religieux coupable sera traité avec sévérité», peut-on lire sur le site Vatican News.
L’Eglise japonaise poursuit ses investigations suite au sommet sur la protection des mineurs qui s’est déroulée en février 2019 au Vatican, et auquel Mgr Mitsuaki Takami a participé. (cath.ch/JapanTimes/Vaticannews/be)