Japon: les évêques prônent la non-violence
La Conférence épiscopale japonaise prône la non-violence dans un message diffusé à l’occasion de l’initiative «Dix jours pour la paix», organisée du 6 au 15 août 2017, en lien avec la commémoration des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.
Selon Radio Vatican, le document signé par Mgr Joseph Mitsuaki Takami, président de la conférence épiscopale, rappelle «le soutien de l’Eglise au droit à une existence pacifique, garantie par la Constitution japonaise adoptée il y a 70 ans». La paix ne peut pas être construite avec le pouvoir militaire, écrit Mgr Takami. »J’en appelle donc au gouvernement japonais et aux personnes de bonne volonté afin qu’elles pratiquent un dialogue sincère et durable pour instaurer la paix en Asie et dans le monde, sans répondre militairement aux menaces des pays voisins ou du terrorisme».
Forum œcuménique à Nagasaki
L’Eglise japonaise revient aussi sur le 500e anniversaire de la Réforme luthérienne, un événement célébré le 23 novembre prochain en la cathédrale Urakami de Nagasaki. Le lieu de culte, en effet, abritera un forum de dialogue organisé conjointement par les évêques catholiques et par l’Eglise évangélique luthérienne du Japon. «Nagasaki a expérimenté la persécution du christianisme et la tragédie atomique du XXe siècle, explique Mgr Takami. Ne serait-ce pas merveilleux si maintenant, en accueillant une rencontre de prière et de dialogue entre les chrétiens, elle fournissait aussi un modèle de pacification dans le monde?»
«Le danger d’une société de surveillance»
Les évêques considèrent avec préoccupation la loi récemment approuvée par le Parlement de Tokyo, qui punit la conspiration dans la planification d’actes terroristes et d’autres délits. La nouvelle norme donne à la police la possibilité d’arrêter et de surveiller quiconque est suspecté d’être en train de préparer un crime. «Une telle loi introduit le danger d’une société de surveillance qui limite les droits des citoyens, affirment les évêques. Mais dans le passé, quand le pouvoir d’Etat a violé la liberté de parole, d’idées et de croyances, le Japon est arrivé à la guerre», remarquent-ils.
«C’est notre devoir de laisser à nos enfants et petits-enfants une société dans laquelle les droits humains fondamentaux, incluant la liberté de foi et la dignité humaine, soient respectueux du prochain, sans arriver à la guerre».
«Le terrorisme est observé fréquemment dans différentes parties du monde, rappellent les évêques. Mais puisque les nations donnent leur priorité à leur propre intérêt, la préoccupation est que les pays ne coopèrent pas pour résoudre les problèmes globaux, comme l’augmentation des réfugiés, la traite des êtres humains, les abus et la destruction de la Création», avec de graves conséquences pour les catégories les plus faibles, comme »les enfants, les femmes et les personnes âgées». Le message se conclut par une invitation à la prière et à l’action «pour une société pacifique et juste». (cath.ch/radvat/bh)