Le nouveau prieur de Bose, Sabino Chiala, est un spécialiste des langues sémitiques | capture d'écran YouTube
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Italie: un nouveau prieur à Bose

Le bibliste et théologien Sabino Chiala a été élu prieur de la communauté monastique œcuménique de Bose, dans le nord de l’Italie. Il aura la difficile mission de réconcilier une communauté divisée autour de l’ancien prieur Enzo Bianchi.

«Nous avons la grande joie d’annoncer l’élection de notre nouveau prieur: Sabino Chialà», a annoncé le 30 janvier 2022, la communauté de Bose.

Le nouveau dirigeant de la communauté est âgé de 53 ans et est originaire des Pouilles. Il succède à Luciano Manicardi, qui a occupé le rôle de prieur après la démission, en 2017, du fondateur de la communauté, Enzo Bianchi.

Sabino Chiala est dans la communauté depuis plus de trente ans. Après une longue période passée dans la fraternité d’Ostuni, près de Brindisi, il est revenu dans le Piémont, à l’appel de Luciano Manicardi, pour assumer le rôle de maître des novices, rapporte le journal il Fatto Quotidiano. Spécialiste des langues sémitiques, en particulier du syriaque, Sabino Chiala a fait ses études à l’université de Turin et à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve (Belgique). Il est également représentant catholique de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe.

Climat froid

Sa nomination semblait évidente pour les personnes concernées, note il Fatto Quotidiano : son nom était mentionné depuis un certain temps dans la communauté. Le choix de Sabino Chialà intervient au terme d’une longue période de tensions qui a conduit au départ conjoint de la communauté du fondateur Enzo Bianchi (qui vit aujourd’hui à Turin), de deux autres moines et d’une moniale. La querelle qui dure depuis plus de deux ans entre les partisans d’Enzo Bianchi et ceux de Luciano Manicardi aurait entraîné le départ de nombreux religieux et religieuses.

La communauté œcuménique du Piémont tente donc, par cette élection un nouveau démarrage. Sabino Chiala aura pour tâche d’apaiser les tensions. Une mission «difficile» commente le journal Il Messagero.

La communauté est profondément déchirée depuis la démission d’Enzo Bianchi de son poste de prieur, début 2017. Quelque temps plus tard, il lui avait été demandé de quitter le monastère du Piémont. Même si la nature exacte des différends n’est pas connue, il semblerait que Luciano Manicardi et son entourage aient été agacés par les «ingérences» d’Enzo Bianchi dans la direction de la communauté qu’il a fondée en 1965. Celui-ci a pendant longtemps refusé d’obéir à l’injonction du nouveau prieur de quitter Bose.

Eviter la scission

Une «passe d’armes» s’en est suivie, au cours de laquelle le Vatican a exigé et finalement obtenu en 2021 le départ d’Enzo Bianchi. Celui-ci vit actuellement, selon ses propres termes «en exil» à Turin. Il continue cependant à être actif et à s’exprimer de diverses façons, notamment sur les réseaux sociaux.

Le fondateur de Bose bénéficie encore de beaucoup de soutien. Le pape François lui-même lui a écrit une lettre l’assurant de sa proximité. Sabino Chiala devra trouver les moyens de recoller les morceaux entre les deux camps pour éviter une éventuelle scission, déjà évoquée il y a quelques années. (cath.ch/ifq/ilmessagero/arch/rz)

Le nouveau prieur de Bose, Sabino Chiala, est un spécialiste des langues sémitiques | capture d'écran YouTube
31 janvier 2022 | 11:52
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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