Italie: parmi les 5'500 morts du coronavirus, 50 prêtres

Alors que l’hécatombe causée par le coronarivus Covid-19 a déjà fait quelque 5’500 morts parmi la population en Italie, faisant aussi des victimes dans le corps médical, l’Eglise de la Péninsule paie également un prix très élevé. Entre le vendredi 20 et le samedi 21 mars 2020, dix prêtres ont été tués par l’infection, selon l’Avvenire, le quotidien de la Conférence des évêques italiens.

Le journal parle déjà de plus de 30 morts dans le clergé italien, mais depuis le début de la pandémie ce serait «certainement plus de 50 prêtres» qui seraient décédés en raison de cette maladie. Le terrible décompte des morts est fait par le quotidien Avvenire, qui reçoit les mises à jour des diocèses, des paroisses, des familles et des fidèles. Le jeudi 19 mars a été une journée dévastatrice: le Covid-19 a causé la mort de huit membres du clergé. Neuf sont décédés entre le vendredi 20 et le samedi 21.

Des évêques touchés

Mgr Derio Olivero, 59 ans, évêque de Pinerolo, dans le Piémont-Val d’Aoste, a été déclaré positif au coronavirus et hospitalisé en isolement, tandis que Mgr Luigi Ernesto Palletti, évêque de La Spezia-Sarzana-Brugnato, s’est mis en quarantaine après avoir eu un contact avec un prêtre de 32 ans qui a ensuite été hospitalisé d’urgence avec les symptômes du virus.

Les nouvelles en provenance des diocèses concernant la mort de prêtres et d’évêques infectés continuent inexorablement. Les derniers prêtres décédés sont originaires des diocèses de Plaisance-Bobbio et Brescia (2), Milan, Trente, Bolzano-Bressanone et Ariano Irpino (1). Bergame ajoute aux 13 prêtres qui ont disparu depuis le début de l’épidémie quatre autres victimes en deux jours.  

Bergame, la «ville martyre»

Une grande partie des décès de prêtres se concentre dans le Nord: à Bergame, la «ville martyre» où les corps sont emmenés au cimetière par des camions de l’armée.Dix-sept prêtres y ont été victimes du Covid-19. Le journal donne des détails sur les biographies des prêtres disparus, dont certains se distinguent par les postes qu’ils ont occupés.

C’est le cas de Don Paolo Camminati, du diocèse de Piacenza-Bobbio, âgé de 53 ans, longtemps responsable de la pastorale des jeunes, protagoniste de plusieurs Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), ancien collaborateur du quotidien Avvenire, et qui était assistant spirituel de l’Action catholique diocésaine. Ce même diocèse avait dû enregistrer la veille la mort de Don Giuseppe Castelli, 85 ans, pionnier des missions diocésaines au Brésil.

Morts sans funérailles

Aucun de ces prêtres, comme tous les autres fauchés par l’épidémie, n’a eu de funérailles. «Je suis l’évêque et très peu d’autres sont autorisés à attendre le corps dans le cimetière», a écrit aux fidèles Mgr Enrico Solmi, évêque de Parme, où cinq prêtres sont morts, ainsi qu’un missionnaire xavérien. L’évêque peut juste dire au revoir à ses prêtres qui partent. Le plus jeune avait 55 ans, le plus âgé, Don Franco Minardi, 94 ans, dont septante ans passés dans sa paroisse. 

Le diocèse de Salerno-Campagna-Acerno compte le premier prêtre du Sud mort à cause de la contagion: le curé de Caggiano, don Alessandro Brignone, de Salerne, âgé de 45 ans seulement, mort dans la nuit du 18 au 19 mars à l’hôpital de Polla.

«Des bergers qui connaissent l’odeur de leurs brebis»

La liste s’allonge de jour en jour, et les congrégations religieuses sont également touchées.  Beaucoup de prêtres touchés par la pandémie sont dans la  cinquantaine et la soixantaine, c’est-à-dire qu’ils étaient toujours en activité, au contact de la population, des «bergers qui connaissent l’odeur de leurs brebis», pour reprendre les mots que François a répétés ces jours-ci en appelant les diocèses et les paroisses à témoigner de leur proximité. (cath.ch/be)