Israël: Selon un sondage, 46% des Israéliens sont favorables à l’»épuration ethnique»

«Transfert» des Palestiniens hors de Cisjordanie et de Gaza

Tel Aviv, 13 mars 2002 (APIC) Près de la moitié des juifs israéliens sont favorables à l’épuration ethnique des Territoires palestiniens occupés. La proposition de l’extrême-droite de «transférer» la population palestinienne gagne du terrain: 46% des Israéliens y sont favorables contre 38% il y a dix ans. On trouve encore 31% de juifs israéliens favorables au «transfert» hors d’Israël des citoyens israéliens arabes, qui forment près de 20% de la population de l’Etat hébreu. Ils n’étaient «que» 24% en 1991.

Notons qu’une telle mesure forcée serait illégale et inhumaine, assimilable à un crime contre l’humanité. Selon un sondage du Centre Jaffee d’Etudes Stratégiques de l’Université de Tel Aviv, 46% des Israéliens considèrent que «transférer» – un euphémisme pour une mesure d’»épuration ethnique» – les Palestiniens hors de Cisjordanie et de Gaza serait une option acceptable à l’heure actuelle. Selon les commentateurs, il s’agit d’une tendance présente dans l’opinion, mais pas d’une priorité politique, car les partis d’extrême-droite prônant le «transfert» des Palestiniens ont fait moins de 3% des voix lors des élections de l’an dernier.

Une radicalisation dangereuse

Le terme «transfert» est utilisé de préférence à celui d’»expulsion», parce qu’il comprend l’idée proposée par un parti gouvernemental israélien ultra-nationaliste qui affirme que les Palestiniens quitteraient les territoires occupés sur une base «volontaire».

Le sondage révèle que 45% des juifs israéliens pensent que le conflit israélo-palestinien peut être résolu par des moyens militaires. Le soutien à la création d’un Etat palestinien, qui

se situe à 47%, a perdu 10% en dix ans. Les résultats de l’enquête d’opinion, qui vont dans même sens que d’autres indicateurs, montrent que les Israéliens se radicalisent après quelque 18 mois d’intifada qui ont déjà fait près de 1’400 morts. Le soutien aux accords de paix d’Oslo signés en 1993 est descendu de 58% à 35% en un an seulement. 1% seulement des Israéliens a une meilleure opinion du président palestinien Yasser Arafat par rapport à l’année précédente, tandis que 66% en ont une image plus négative.

Pas les mêmes droits pour les citoyens arabes d’Israël

1’264 juifs israéliens ont été interrogés durant les trois premières semaines de février. Selon le professeur Asher Arian, qui a supervisé l’enquête d’opinion, les Israéliens sont devenus beaucoup plus radicaux en ce qui concerne la politique étrangère et la défense et au sujet des concessions à faire en échange de la paix. Ainsi, pour 61% de la population juive, les Arabes israéliens, considérés comme non loyaux à l’Etat hébreu, représentent une menace sur la sécurité. 80% sont opposés à ce que les Arabes israéliens aient quelque chose à dire dans les décisions importantes, comme la délimitation des frontières du pays. Ils n’étaient «que» 75% l’an dernier et 67% en 2000. (apic/haar/be)

13 mars 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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