Irak: le gouvernement veut protéger les biens immobiliers des chrétiens
Bagdad, 06.10.2015 (cath.ch-apic) Le gouvernement irakien a annoncé, le 6 octobre 2015, un ensemble de mesures visant à protéger les propriétés immobilières des chrétiens ayant quitté le pays. Il s’agit d’empêcher que leurs maisons et leurs terrains ne changent de mains de manière illégitime durant leur absence, rapporte l’agence d’information vaticane Fides.
Les nouvelles dispositions ont été annoncées par le Ministre de la Justice irakien, Haidar al-Zamili, dans un communiqué qui fournit également un certain nombre de détails sur les mesures à l’étude. Un contrôle plus sévère sera mis en place sur les ventes de propriété et d’immeubles appartenant à des chrétiens, afin de décourager les fraudes et possibles expropriations non autorisées. En cas de vente, les négociations devront être conduites directement par le propriétaire de l’immeuble ou par un délégué appartenant à sa famille. Les procédures de transaction des propriétés devront être certifiées par des attestations émises directement par le vendeur et l’acquéreur.
Les biens immobiliers des chrétiens volés grâce à de faux certificats
Au cours de ces dernières années, en particulier à Bagdad et dans la zone de Kirkuk, de nombreux terrains et maisons appartenant à des chrétiens ayant émigré à l’étranger, ont été soustraits illégalement à leurs propriétaires, grâce à de faux documents qui rendent de fait impossible le retour à leurs légitimes propriétaires.
Le phénomène s’est développé en raison des couvertures fournies par des fonctionnaires corrompus au service de groupes organisés d’escrocs. Le vol «légalisé» des propriétés des familles chrétiennes est un effet collatéral de l’exode massif des chrétiens irakiens, suite aux interventions militaires américaines visant à abattre Saddam Hussein. Les escrocs s’approprient les maisons et immeubles demeurés inoccupés, espérant qu’aucun propriétaire ne reviendra réclamer son bien. Le 13 juillet dernier, le Patriarche de Babylone des Chaldéens, Louis Raphaël I Sako, avait adressé un appel public aux autorités politiques et institutionnelles du pays, demandant au gouvernement une plus grande protection contre les délinquants qui portent atteinte aux personnes et aux biens. (apic/fides/bh)