Mgr Felix Gmür avec la "Coordination pour la Terre Sainte" de 2015 à Gaza  | ©  Andrea Krogmann
Suisse

Invités par la Coordination de Terre Sainte, des évêques suisses en Israël et Palestine

Préoccupés par la situation précaire des chrétiens en Terre Sainte, une vingtaine d’évêques – dont une délégation suisse – et autant de responsables et journalistes, participent du 11 au 17 janvier 2019 au traditionnel pèlerinage du début de l’année en Terre Sainte.

Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, ainsi qu’Erwin Tanner, secrétaire général de la Conférence des évêques suisses (CES), sont du voyage, ainsi que Mgr Pierre Bürcher, évêque émérite de Reykjavik.

Cette visite d’information et de solidarité, sur le thème «Les chrétiens en Israël: défis et opportunités», est organisée par la Coordination de Terre Sainte. Elle rassemble des délégués des Conférences épiscopales d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Afrique du Sud. La France est représentée par Mgr Michel Dubost, évêque émérite d’Evry-Corbeil-Essonnes, tandis que le Québec l’est par Mgr Lionel Gendron, évêque de Saint-Jean-Longueuil.

La situation des chrétiens de Terre Sainte reste précaire

La situation des chrétiens en Terre Sainte, en Israël, en Palestine et à Jérusalem, tout comme dans le reste du Moyen-Orient, est une source de préoccupation constante pour les évêques et pour toute l’Eglise.

Au cours de la visite de la Coordination de Terre Sainte, les villes de Jérusalem et de Haïfa sont au programme, ainsi que certains villages de Cisjordanie, tels que Zababdeh, près de Jénine, où la délégation participera à la messe le dimanche 13 janvier, ou Ikrit, en Galilée.

Des villages chrétiens symboliques

Situé à quelques kilomètres de la frontière libanaise, ce village chrétien, qui n’était pas impliqué dans les combats, a  vu sa population évacuée par les troupes israéliennes en 1948. Il a été rasé au sol un jour de 1951, sur ordre du Premier ministre israélien Ben Gourion, tout comme le village maronite de Biram.

Ben Gourion n’a jamais obtempéré à l’ordre de la Cour suprême israélienne de laisser rentrer chez eux les expulsés de ces «villages jumeaux», qu’il a fait détruire «pour nous persuader qu’il n’y avait aucun espoir de retour», confiait à cath.ch Mgr Elias Chacour, ancien archevêque melkite de Galilée, et lui-même originaire de Biram.

Le franciscain Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem ¦ © Maurice Page

Rencontres interreligieuses

De nombreuses rencontres sont prévues avec les fidèles catholiques et leurs institutions (écoles, hôpitaux, etc.), mais aussi avec la communauté juive et avec les responsables religieux et politiques musulmans, druzes et bahá’ís. Mgr Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem et Mgr Leopoldo Girelli, nonce apostolique en Israël et délégué apostolique à Jérusalem et en Palestine, accueilleront les évêques de la Coordination de Terre Sainte.

Le pèlerinage de cette année est centré sur les chrétiens vivant en Israël. Selon les données publiées par le Département central des statistiques en Israël, à la veille de Noël 2018, environ 175’000 chrétiens vivent dans le pays. Ils constituent 2% de la population totale en Israël. En 2017, la croissance moyenne de la population chrétienne a atteint 2,2%, contre 1,4% l’année précédente. La hausse a été attribuée à l’arrivée de 597 immigrants d’Ethiopie. Selon les statistiques, 70,6% des chrétiens vivent dans le nord d’Israël. La ville la plus densément peuplée en chrétiens est Nazareth, avec 22’100 chrétiens, suivie de Haïfa, avec 15’800 chrétiens.

Solidarité avec les «pierres vivantes»

Chaque année, la Conférence épiscopale d’Angleterre et du Pays de Galles, avec le soutien du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) et du Saint-Siège, réunit une délégation, appelée Coordination de Terre Sainte. Elle invite des évêques d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Afrique du Sud en visite en Terre Sainte pour témoigner leur proximité avec les communautés chrétiennes et avec l’Assemblée des évêques catholiques de Terre Sainte. Le but est de soutenir plus efficacement l’engagement pour la justice et la paix, ainsi que les efforts de l’Eglise locale à travers le travail des organisations catholiques.

Comme chaque année, la Coordination de Terre Sainte espère, par sa présence, rappeler aux «pierres vivantes» des communautés chrétiennes de Terre Sainte qu’elles ne sont pas oubliées par leurs frères et sœurs des autres parties du monde. (cath.ch/be)

Mgr Felix Gmür avec la «Coordination pour la Terre Sainte» de 2015 à Gaza | © Andrea Krogmann
11 janvier 2019 | 12:25
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
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