Inde: mettre fin à la discrimination de caste dans les paroisses
Dans ce qui est présenté comme une première historique, la Cour suprême de l’Inde a accepté d’entendre un recours visant à mettre fin à la discrimination frappant des catholiques Dalit socialement pauvres dans une paroisse du sud de l’Inde.
La Cour suprême s’est saisie de l’affaire après que la Haute Cour du Tamil Nadu a rejeté une requête de catholiques du diocèse de Kumbakonam demandant son intervention pour mettre fin à une discrimination fondée sur la caste dans une paroisse du diocèse.
Cimetières et bancs d’église séparés pour les «intouchables»
Le tribunal de Madurai de la Haute Cour de l’État avait rejeté la requête, déclarant que l’appel était «non seulement superflu», mais aussi que la Cour n’avait pas compétence en la matière.
La pétition demandait à la cour d’ordonner la fin des pratiques discriminatoires dans la paroisse, notamment le maintien de deux cimetières paroissiaux – l’un pour les castes supérieures et l’autre pour les Dalits – parmi plusieurs autres pratiques de ce type. Les recourants sont 17 personnes et bureaux, dont des chefs de forums épiscopaux régionaux et nationaux, l’évêque local, l’archevêque et des fonctionnaires de district et d’État en charge de départements destinés à protéger les intérêts des personnes issues de castes inférieures.
Lors de la journée nationale de protestation des Dalits, autrefois appelés les «intouchables», les catholiques dalits dénoncent les discriminations dont ils sont victimes au sein de l’Eglise. Ils critiquent la séparation, en fonction des castes, des bancs dans les églises et des lieux de sépulture dans les cimetières catholiques.
L’intouchabilité est un délit punissable
Les Dalits étaient considérés comme ne faisant pas partie du système de castes à quatre niveaux et étaient classés comme «intouchables». Une loi de 1955 a fait de l’intouchabilité un délit punissable, mais ses expressions sociales se poursuivent sous différentes formes de discrimination.
Les Dalits sont la caste la plus basse de la société hindoue. Un grand nombre d’entre eux se sont convertis au christianisme et à l’islam au cours des décennies, bien qu’en réalité, les religions n’offrent qu’une protection limitée contre les préjugés de la société dominante. Le mot dalit signifie «piétiné» en sanskrit et fait référence à tous les groupes qui étaient autrefois considérés comme intouchables et se trouvaient en dehors du système de castes hindoues à quatre niveaux. Les données du gouvernement montrent que 201 millions des 1,4 milliard de personnes en Inde appartiennent à ce groupe socialement défavorisé. Environ 60 % des 25 millions de chrétiens en Inde sont également d’origine dalit et tribale. (cath.ch/ucannews/be)