Inde: les chrétiens se mobilisent contre les persécutions
Le groupe Persecution Relief, une organisation œcuménique de défense des chrétiens indiens, a organisé une semaine de prière contre les persécutions religieuses et les violences antichrétiennes, du 1er au 7 octobre 2018.
L’organisation œcuménique Persecution Relief a organisé, durant la première semaine d’octobre, un mouvement de prière contre les persécutions religieuses, dans un pays où les violences antichrétiennes continuent d’augmenter, où des groupes extrémistes tentent de les expulser et de détruire leurs églises.
Des centaines de milliers de chrétiens ont participé à l’événement, rapporte le site des Missions étrangères de Paris, Eglises d’Asie. Le groupe Persecution Relief a notamment lancé des appels à libérer près d’une centaine de membres du clergé ou de laïcs qui sont détenus pour de fausses accusations de conversions forcées, affirme le pasteur Shibu Thomas, fondateur de l’organisation. «Ils ne veulent pas vivre dans la peur dans leur pays, ou avoir à faire face aux menaces d’expulsion à cause de leur foi. Pour eux, la prière est la seule ressource», soutient-il.
Provoquer une prise de conscience
C’est la seconde édition de l’initiative, qui prendra fin le 7 octobre. «Le niveau de participation est assez extraordinaire», ajoute Shibu Thomas. «Des centaines d’églises, d’institutions chrétiennes et de centres bibliques» ont participé à l’événement, dont l’objectif est de «provoquer une plus grande prise de conscience et de contribuer à ouvrir les cœurs des gens».
La persécution est selon lui due au fait que «plusieurs groupes religieux fondamentalistes, sous l’égide du BJP, tentent de diviser la communauté, détruisant au passage le tissu social indien». «Des chrétiens ont été menacés ouvertement d’expulsion s’ils refusaient de se convertir à l’hindouisme», affirme-t-il. C’est pour lui une véritable incitation à la haine religieuse «qu’entreprennent ces leaders politiques et religieux hindous, ouvertement et impunément. Personne ne se lève contre cela. Les fêtes chrétiennes sont particulièrement visées», regrette-t-il.
«Boycott social»
La persécution n’est pas seulement dirigée contre les chrétiens mais également contre les lieux de cultes, beaucoup d’églises ayant été fermées ou vandalisées. La façon la plus répandue de persécuter la minorité chrétienne se fait à travers l’»excommunication», un terme qui désigne un «boycott social» par les autres villageois et les autorités locales, confie Shibu Thomas.
Cela peut comprendre le refus de leur donner accès aux subventions du gouvernement, aux programmes alimentaires et médicaux ou encore à l’éducation. Des chrétiens ont été «bannis des évènements organisés dans leur village, privés de l’eau du puits public, privés d’eau et de fourrage pour le bétail, ou interdits d’enterrer leurs morts, les forçant à les incinérer ou à les enterrer dans la jungle».
L’organisation Persecution Relief, outre son travail de sensibilisation, fournit un soutien financier pour les affaires concernant les accusations de conversion forcée, pour la réparation des églises détruites, pour les traitements médicaux des blessés et le logement temporaire de ceux qui ont perdu leurs foyers. (cath.ch/eda/bh)