Inde: attaque contre un hôpital et des religieuses catholiques
Des religieuses ont été molestées, le 12 mars 2018, à Ujjain, dans le centre de l’Inde, en tentant de résister à des émeutiers venus détruire le mur d’enceinte de leur hôpital. Des extrémistes hindous sont suspectés d’être à l’origine de l’incident.
Une soixantaine de personnes en compagnie de bulldozers, ont entrepris de raser le mur d’enceinte du Pushpa Mission Hospital et ont bloqué le portail d’entrée, rapporte le 16 mars 2018 l’agence d’information catholique Ucanews. Ils ont aussi maltraité des religieuses de l’hôpital venues s’interposer. Les assaillants ont ensuite endommagé un transformateur électrique et des conduites d’eau. L’établissement de la province du Madhya Pradesh fonctionne depuis avec des générateurs électriques supplétifs et des dérivations d’eau des bâtiments voisins.
Ambiance antichrétienne
Les émeutiers agissaient au nom d’une personnalité locale prétendant que le mur avait été construit sur un terrain lui appartenant. L’administration d’Ujjain a, immédiatement après l’incident, produit un arrêté interdisant toute activité sur le terrain disputé. Les autorités de l’Eglise catholique locale ont accusé la police d’inaction et ont demandé au gouvernement du Madhya Pradesh de mieux protéger les chrétiens. Cet Etat indien enregistre en effet de fréquents actes antichrétiens.
L’ombre du nationalisme hindou
Car l’incident du 12 mars semble lié à une mouvance extrémiste hindoue locale. Il tire son origine d’une dispute qui a débuté en janvier 2018. Gagan Singh, l’assistant personnel d’un député municipal a revendiqué la propriété du terrain sur lequel l’hôpital a construit son mur d’enceinte. L’acte de démolition s’est produit alors que l’affaire est en cours devant les tribunaux. Les autorités catholiques locales soupçonnent que les assaillants sont soutenus par l’administration, du moment que le député en question est membre du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP). Cette formation politique a pour leader l’actuel Premier ministre indien, Narendra Modi.
«L’utilisation des leviers politiques et la démonstration arrogante et violente de sa puissance n’est rien d’autre que du terrorisme», a fustigé le diocèse d’Ujjain dans un communiqué. (cath.ch/ucan/rz)