L'avenir est sombre pour la population palestinienne sous occupation et maintenant frappée par le Covid-19 |  ©  Caritas Jerusalem
Suisse

Important soutien de l'Association J-M. Vianney à Caritas Jérusalem

En raison de la pandémie de COVID-19, Jérusalem est fermée et Bethléem est une «ville fantôme». Pour venir en aide à la population de ces hauts-lieux de Terre Sainte en situation dramatique, l’Association Saint Jean-Marie Vianney Lausanne (ASJMVL) a fait parvenir 100’000 francs cet été à Caritas Jérusalem.

Les fonds ont été récoltés en deux mois auprès de ses quelque 1’500 donateurs, basés essentiellement en Romandie et en Suisse alémanique, confie à cath.ch Bernard Debély, président de l’ASJMVL. Il précise que l’organisation basée à Lausanne a pour but de soutenir la mission de Mgr Pierre Bürcher, en particulier l’aide qu’il apporte depuis de nombreuses années aux chrétiens en Terre Sainte, notamment par le biais de Caritas Jérusalem, «le bras social de l’Eglise catholique». Une aide d’autant plus cruciale que les rues de Bethléem et les lieux saints de Jérusalem sont depuis des mois vides de pèlerins.

Action spéciale en faveur des sinistrés de Beyrouth

Touchée par la catastrophe qui a dévasté Beyrouth, son association va lancer ces prochaines semaines une action spéciale en faveur des sinistrés de la capitale libanaise. Mais l’ASJMVL va également continuer de soutenir la population de Terre Sainte.

Caritas Jérusalem, en effet, est totalement submergée par les demandes d’aide depuis que la pandémie a paralysé la déjà faible économie palestinienne, dont le tourisme est une branche majeure. Des milliers d’employés de ce secteur n’ont plus de quoi nourrir leur famille.

Selon des informations non officielles et internes reçues de la Custodie franciscaine de Terre Sainte, fait savoir l’ASJMVL, les autorités israéliennes n’entendent pas autoriser la reprise des pèlerinages avant le mois de février 2021 au plus tôt. Du côté des autorités palestiniennes, à l’heure actuelle, aucune tentative de sauvetage n’a été entreprise pour le secteur du tourisme,  vital pour l’économie palestinienne.

Mgr Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem, salue Mgr Pierre Bürcher en visite dans la ville sainte en compagnie d’autres évêques© Mazur/cbcew.org.uk

Une année sans revenus et des réserves épuisées

«C’est une catastrophe. 2020 sera une année presque sans revenus pour les opérateurs de pèlerinages et les personnes fournissant des services dans ce contexte, soit une large part de la population chrétienne locale», relève Véronique Nebel, membre du comité de l’ASJMVL.

«Les familles ont depuis longtemps épuisé leurs réserves, et s’il devait y avoir à nouveau un confinement sévère, avec quoi les gens vont-ils pouvoir vivre ? Nombre de Palestiniens sont des journaliers, qui ne dépendent pas d’un emploi salarié fixe… Ils n’ont pas d’indemnités de chômage!», ajoute Bernard Debély.

Nouvelles mesures de confinement

L’Association Saint Jean-Marie Vianney Lausanne a lancé un appel à ses bienfaiteurs ce printemps, et du 1er avril à fin mai, les réponses ont été très positives: 100’000 francs sont rentrés dans cette période! Elle va relancer son action ces prochaines semaines, car de nouvelles mesures de confinement ont été décrétées dès juillet 2020.

De nombreux cas de COVID-19 sont apparus dans la communauté chrétienne de Jérusalem et alentours le mois dernier, rapporte Véronique Nebel. «Les commerces ou les lieux où des cas de COVID-19 sont détectés sont fermés immédiatement. La situation s’est à nouveau détériorée depuis le mois de juillet 2020. On peut s’attendre à une aggravation de la situation économique des habitants de Terre Sainte cet automne, en raison des conséquences sur les entreprises de l’absence d’activité ces derniers mois (pertes de travail, licenciements, etc.)». D’où la nécessité de poursuivre la campagne de solidarité.

Mgr Pierre Bürcher dans un atelier qui confectionne les chapelets des JMJ 2019 à Bethléem | © AVEJMJ


Les chapelets de la solidarité

En 2018, Mgr Pierre Bürcher s’était donné pour tâche de faire fabriquer à Bethléem, Beit Sahour et Beit Jala 1,5 million de chapelets en bois d’olivier, afin de les remettre aux participants des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) qui se sont déroulées en janvier 2019 au Panama. Cela avait donné du travail pour plusieurs mois à de nombreuses familles chrétiennes et musulmanes dans le besoin. L’idée est de refaire une telle opération pour les JMJ de Lisbonne, qui ont été reportées au mois d’août 2023.  (cath.ch/be)

32’000 Palestiniens employés dans le tourisme sans travail

Dès le début de la pandémie, les activités touristiques ont été réduites à néant. En août 2020, cinq mois plus tard, les 32’000 Palestiniens employés dans cette industrie sont tous sans travail. Les difficultés actuelles sont exacerbées par les dettes que le secteur a accumulées à la suite d’importants investissements au cours des dernières années, en particulier en 2019.
Les énormes dégâts causés par la perte de l’industrie du tourisme ont dévasté le PIB et les réserves de devises de la Palestine, communique le Patriarcat latin de Jérusalem. En 2019, le nombre de touristes qui sont venus dans les Territoires palestiniens par l’intermédiaire de tour-opérateurs palestiniens à Jérusalem-Est et en Cisjordanie a dépassé les 450’000 personnes.
Le Patriarcat latin de Jérusalem remarque encore que l’occupation israélienne en Palestine «entrave son développement économique, et le COVID-19 ne fait qu’empirer la situation: l’activité touristique, qui fait vivre bon nombre de Palestiniens, est à l’arrêt total, sans parler de la fermeture des frontières, qui empêche plus de 100’000 travailleurs frontaliers palestiniens de rejoindre Israël pour aller travailler». JB

L'avenir est sombre pour la population palestinienne sous occupation et maintenant frappée par le Covid-19 | © Caritas Jerusalem
7 août 2020 | 14:45
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 4  min.
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