Immeuble londonien: la phase d'audition touche à sa fin

Lors de la 60e audience du procès de l’affaire dite ‘de l’immeuble de Londres’, le 26 mai 2023, le tribunal du Vatican a indiqué que la phase d’audition devrait se terminer à la prochaine audience, le 13 juin. Elle sera suivie, dès le mois de juillet, du réquisitoire du promoteur de justice.

Le juge Giuseppe Pignatone a annoncé que la prochaine séance, le 13 juin, devrait «clôturer la phase d’audition» des acteurs du procès, initiée en mars 2022. L’audience sera donc dédiée à entendre des derniers témoins, s’il s’en présente.

Les séances suivantes devront permettre à l’accusation, à la défense, et aux parties civiles de faire leur ultime plaidoirie. Ainsi, dès le 18 juillet, le promoteur de justice commencera son réquisitoire, qui pourra se poursuivre les 19, 20, 24, 25 et 26 juillet. Après la pause estivale, les audiences reprendront le 27 septembre avec les plaidoiries des parties civiles – l’APSA, l’IOR, l’ASIF, la secrétairerie d’État et Mgr Alberto Perlasca, qui est aussi le témoin clé du procès.

Les plaidoiries des avocats de la défense des 10 accusés du procès devraient commencer dès mi-octobre. Lors de l’audience du 17 février dernier, le juge Giuseppe Pignatone avait affirmé qu’il souhaitait conclure le procès d’ici la fin de l’année civile.

L’amertume du cardinal Becciu

Lors de l’audience, le tribunal a émis une ordonnance dans laquelle il rejetait la majorité des nombreuses objections et demandes émises par la défense. À la fin de l’audience, le cardinal Angelo Becciu a confié aux journalistes présents, dont l’agence I.MEDIA, son «amertume» après le rejet de plusieurs objections présentées par ses avocats. «La défense est mortifiée, elle ne peut pas exercer pleinement son droit à la défense si elle ne dispose pas de tous les éléments», a-t-il affirmé. Il a ajouté qu’il continuait cependant «à faire confiance au tribunal».

L’ordonnance affirme que le tribunal se réserve le droit de prendre des décisions concernant les témoins appelés par la défense qui ne se sont pas présentés sans empêchement légitime. Elle annonce aussi que le tribunal prendra des décisions concernant les «témoignages qui se sont révélés, en tout ou en partie, faux ou réticents».

Nouveau chef d’accusation contre Raffaele Mincione

L’homme d’affaires Raffaele Mincione, accusé et déjà interrogé lors de deux audiences en juin 2022, est revenu au tribunal du Vatican pour répondre à un nouveau chef d’accusation qui avait été ajouté contre lui lors de l’audience du 30 mars dernier. Il est accusé de corruption, le promoteur considérant qu’il aurait envoyé des sommes d’argent au banquier Enrico Crasso, lui aussi accusé, par l’intermédiaire d’une société nommée Aspigam International.

Lors de l’audience Raffaele Mincione a affirmé n’avoir jamais accordé le moindre avantage indu – argent, voyages, objets de valeurs, etc. – à Enrico Crasso comme à Fabrizio Tirabassi, autre accusé et ex-fonctionnaire de la secrétairerie d’État. Le banquier italo-britannique a aussi affirmé qu’à cause d’un litige survenu en 2015, il n’était pas en bons termes avec Enrico Crasso et qu’ils ne s’étaient presque plus parlé depuis lors. (cath.ch/imedia/ic/cd/rz)