Le journasliste  Emiliano Fittipaldi a témoigné au procès de l'immeuble de Londres | © Vatican Media
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Immeuble de Londres: un journaliste s'explique sur ses sources

La brève 48ème audience de l’affaire dite ‘de l’immeuble de Londres’, le 22 février 2023, a été l’occasion d’entendre le témoignage du journaliste italien Emiliano Fittipaldi. Ce dernier a nié avoir reçu des documents confidentiels de la part de l’ancien directeur de l’AIF, Tommaso Di Ruzza, qui est accusé de violation du secret professionnel. Le journaliste affirme avoir été informé par un collaborateur d’un autre accusé, le banquier Raffaele Mincione. 

Ancien collaborateur de l’hebdomadaire L’Espresso travaillant aujourd’hui pour le quotidien Domani, Emiliano Fittipaldi a été un des premiers journalistes à faire des révélations, dès l’automne 2019, sur des irrégularités observées dans l’acquisition par le Saint-Siège d’un immeuble à Londres.

En 2015, ce même journaliste avait été mis en cause puis acquitté lors d’un autre procès lancé par la justice vaticane, dans lequel il lui était reproché d’avoir récupéré et publié des informations confidentielles du Saint-Siège – une fuite connue comme l’affaire ›Vatileaks 2’.

Appelé à témoigner par la défense de Tommaso Di Ruzza, le journaliste a assuré que ce n’était pas ce dernier qui lui avait transmis le contrat dont il avait publié des extraits dans un article de L’Espresso le 1er octobre 2019. C’est avec ce document, signé à Londres en novembre 2018, que le Saint-Siège avait transféré la gestion financière du bien immobilier – jusqu’alors confiée au banquier Raffaele Mincione – au courtier Gianluigi Torzi. Cette transaction s’est avérée désastreuse pour le Saint-Siège, ce qui explique la présence des deux hommes d’affaires sur le banc des accusés dans ce procès.

Emiliano Fittipaldi a assuré que c’était l’entourage du banquier Raffaele Mincione qui lui avait transmis une reproduction numérique du contrat. Il a révélé le nom de sa source, un certain Marcello Massinelli, collaborateur de Mincione au sein du groupe WRM – celui-ci ayant donné son accord pour sortir de l’anonymat.

Selon le journaliste, Marcello Massinelli lui a transmis le contrat juste avant la publication de l’article pour montrer que Raffaele Mincione et son équipe avaient agi légitimement dans les transactions concernant l’immeuble de Londres. 

Le promoteur de justice Alessandro Diddi a interrogé le témoin sur ses relations avec Tommaso Di Ruzza, mais aussi sur sa proximité avec Francesca Immacolata Chaouqui. Celle-ci, ancienne employée du Vatican condamnée lors du procès «Vatileaks 2» en 2015, avait affirmé dans une déposition remise en 2019 aux enquêteurs que la fuite du contrat provenait de l’AIF. En janvier dernier, l’Italienne a aussi été entendue par le tribunal comme témoin.

Prochaines audiences

Cette audience aurait dû être l’occasion d’entendre sœur Jeannette Lopez Cardillo. Cette religieuse qui travaillait au service du cardinal Becciu devait témoigner sur la nuit passée par l’accusée Cecilia Marogna au domicile du cardinal sarde dans le Vatican. Ce dernier affirme que la spécialiste de «diplomatie informelle» avait ce soir-là dormi dans les quartiers de la religieuse.

Les avocats du cardinal ont déclaré que celle-ci n’avait pu venir en raison de la solennité du mercredi des Cendres et qu’ils renonçaient donc à son témoignage.

L’audience du 23 février est annulée. Les prochaines audiences auront lieu les 8, 9 et 10 mars. Les 16 et 17 mars, le substitut de la secrétairerie d’État, Mgr Edgar Peña Parra, devrait témoigner. (cath.ch/imedia/ic/cd/bh)

Le journasliste Emiliano Fittipaldi a témoigné au procès de l'immeuble de Londres | © Vatican Media
22 février 2023 | 17:38
par I.MEDIA
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