La nouvelle salle du tribunal de la Cité du Vatican | © Vatican Media
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Immeuble de Londres: Enrico Crasso se présente en victime

La brève 22e audience du procès de l’affaire dite «de l’immeuble de Londres», qui s’est tenue au Vatican le 22 juin 2022, a été l’occasion de terminer l’interrogatoire d’Enrico Crasso. Comme beaucoup d’autres, il se pose en victime.

I.MEDIA revient en trois points sur les principaux enseignements de cette audience pendant laquelle l’ancien employé du Crédit Suisse a défendu son action.

1. Crasso pointe du doigt les «Trois magnifiques«

Invité par son avocat à faire une déclaration spontanée, Enrico Crasso s’est très brièvement exprimé, clamant encore son innocence et déclarant espérer ne pas être jugé «sur ce que les autres ont fait». Sans les désigner directement, il a fait référence aux «Trois magnifiques», du nom d’un ›groupe WhatsApp’ de Gianluigi Torzi, Manuele Intendente (avocat proche de Torzi) et Renato Giovannini (un homme d’affaires, ami de Torzi) – conversation dont les transcriptions sont présentes dans les actes du procès.

Il a insisté sur le fait qu’aucun élément de leur conversation ne prouvait qu’il avait comploté avec Gianluigi Torzi. Il a aussi fait remarquer que dans certains «chats«, il était désigné comme «le vieil homme» ou comme «Crassus« – une latinisation de son patronyme impliquant qu’il est d’un autre âge.

L’homme d’affaires s’est globalement positionné en victime, expliquant que lors de son premier interrogatoire par le promoteur de justice dans les locaux de la gendarmerie vaticane, on lui avait déclaré : «Tout le monde ici a dit du mal de vous. Tous sans distinction». «Il est vrai qu’on dit ›tant d’ennemis, tant d’honneur’, mais la vie et la réputation des personnes sont en jeu ici», s’est-il exclamé.

«J’ai été un rempart pour la défense des liquidités de la secrétairerie d’État», a-t-il plaidé, reconnaissant que sa «grande erreur» avait simplement été de se rendre à Londres avec les autres le 20 novembre, pour la signature du transfert de propriété de l’immeuble de Sloane Avenue à Gianluigi Torzi.

2. Les actions de l’immeuble 

Pendant son interrogatoire Enrico Crasso a aussi expliqué qu’il a découvert l’existence des mille actions qui ont été confié a Gianluigi Torzi au cours des reunion à Londres en novembre 2018 quand les contracts ont étaient signés. Mais il a précisé que ni lui ni les autres représentants du Vatican avaient compris que les actions seraient avec droit de vote et donc auraient donné à Torzi tout le contrôle de l’immeuble. Ils ne l’ont découvert qu’après.

Crasso a  souligné qu’il n’était pas de sa responsabilité d’évaluer la modalité de ces actions. Il a expliqué aussi que Mgr Perlasca voulait en fait confier la gestion de l’immeuble à Torzi. «Je suis convaincu que s’il n’avait pas pris les mille parts, Torzi serait encore le directeur de l’immeuble» a spéculé le banquier romain.

3. Suite du procès: le tribunal annonce 200 témoins

L’audience du 23 juin n’aura finalement pas lieu. La prochaine audience aura lieu le 7 juillet, avec un nouvel interrogatoire de Fabrizio Tirabassi. 

Une audience supplémentaire optionnelle est prévue le 8 juillet. Si les deux accusés qui n’ont pas encore été interrogés – Cecilia Marogna et Nicola Squillace, pour lequel est prévu un dernier créneau les 14 et 15 juillet – ne se présentaient pas, le juge Giuseppe Pignatone a déclaré qu’il mettrait alors fin aux interrogatoires.

La phase suivante du procès, qui pourrait donc commencer dès le mois de juillet concernera l’audition des témoins. À la fin de l’audience, le juge a appelé les différentes parties à commencer à réfléchir aux témoins qu’ils souhaitent faire intervenir, annonçant qu’il y en avait environ 200 pour l’instant. (cath.ch/imedia/cd/ic/mp)

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23 juin 2022 | 11:21
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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