Mardin: Les chrétiens syriens réfugiés en Turquie cherchent protection dans les églises et les couvents
Ils craignent les agressions des fondamentalistes musulmans
Istanbul, 21 mars 2013 (Apic) Nombre de chrétiens syriens ayant trouvé refuge en Turquie craignent les fondamentalistes musulmans présents dans certains camps de réfugiés. Ils cherchent de plus en plus protection dans les églises et les monastères du pays. Un membre de l’œuvre d’entraide catholique américaine «Catholic Relief Services» (CRS) a confirmé que ces réfugiés ont peur d’être hébergés dans les camps gérés par le gouvernement turc.
Sleiman Saikali, agent de programme du CRS, une œuvre d’entraide de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis membre de Caritas Internationalis, a visité les chrétiens syriens réfugiés dans les villes et les environs de Mardin et Midyat, au sud-est de la Turquie. Une partie d’entre eux vivent désormais dans des églises et deux anciens couvents.
Dans une interview à l’agence de presse catholique américaine CNS, Sleiman Saikali relève que les chrétiens réfugiés dans cette région sont déjà quelque 200. D’autres grossissent leurs rangs chaque jour. Ces petits groupes font partie des quelque 260’000 réfugiés syriens vivant en Turquie, selon les chiffres de l’UNHCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés. Ils vivent soit dans les camps de la région frontalière, soit à l’extérieur des camps, avec une petite aide gouvernementale turque. Ankara affirme que près de 400’000 Syriens se trouvent déjà sur territoire turc.
Les chrétiens particulièrement visés par les enlèvements
Sleiman Saikali relève que les chrétiens syriens ont peur de vivre dans les camps de réfugiés de Turquie. Ils craignent certains qui y sont présents, «des musulmans, mais pas ceux qui vivaient avec les chrétiens en Syrie, mais des musulmans appartenant à des groupes fondamentalistes». Un responsable de l’ONU voulant garder l’anonymat a confirmé que les extrémistes musulmans représentaient un problème dans certains camps, rapporte l’agence de presse catholique américaine CNS. Il a souligné que certains refusent de vivre dans les camps pour d’autres raisons, car on les accuse de s’être alignés sur le régime du président Bachar el-Assad. Ces derniers ont été menacés par d’autres résidents de ces camps.
Le responsable du CRS relève que des réfugiés qu’il a rencontrés parlent de la crainte des enlèvements du côté syrien de la frontière. Les chrétiens sont les premiers visés, parce que les preneurs d’otages estiment qu’ils ont plus d’argent: ils exigent jusqu’à 200,000 dollars de rançon. Il est très difficile de savoir qui est derrière ces enlèvements Il semble que les kidnappeurs ne soient, souvent, ni du côté des rebelles ni du côté des forces gouvernementales. Ce sont tout simplement des criminels. Et Sleiman Saikali de relever que «certains (des auteurs d’enlèvements, ndr) ne sont même pas Syriens!» (apic/cns/be)