Il y a dix ans, le monde assistait aux dernières heures de Jean Paul II
Rome, 24 mars 2015 (Apic) A partir de la fin du mois de mars 2005, il y a dix ans, le monde entier a vécu à travers les médias l’agonie de Jean Paul II, mort le 2 avril au soir, au Vatican. Dans la soirée du 25 mars, le pontife polonais de 84 ans était apparu à la télévision, de dos, installé dans sa chapelle privée, d’où il suivait la retransmission en direct du Chemin de croix du Vendredi saint, au Colisée, au centre de Rome.
Jean Paul II, depuis, a été inscrit parmi les saints de l’Eglise universelle en un temps record. Béatifié par son successeur Benoît XVI en mai 2011, il a été canonisé par le pape François, en présence du pape émérite, le 27 avril 2014.
Deux hospitalisations
Une première fois hospitalisé pour une laryngite aiguë pendant neuf jours, début février 2005, Jean Paul II avait ensuite donné des signes de son désir de poursuivre ses activités, allant jusqu’à recevoir en audience au Vatican quelques évêques et un premier ministre, le Croate Ivo Sanader. Il n’avait pu, cependant, participer aux exercices spirituels de Carême de la curie romaine.
Le 23 février, le pape était apparu par vidéo-conférence aux fidèles réunis au Vatican pour l’audience générale du mercredi. Mais le lendemain matin, il renonçait à participer à un consistoire ordinaire public. Dans la foulée, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Valls, annonçait une nouvelle hospitalisation de Jean Paul II à la polyclinique Gemelli, moins de 15 jours après son retour du même hôpital. Le pontife souffrait officiellement d’une rechute du symptôme grippal. En raison de graves problèmes respiratoires, Jean Paul II dû cependant subir, quelques heures plus tard, une trachéotomie. A la surprise générale, le dimanche suivant, il apparut, muet, à la fenêtre de sa chambre d’hôpital, pour la prière de l’Angélus, bénissant la foule pendant la lecture du texte pontifical par le substitut de la Secrétairerie d’Etat.
Un long calvaire
A l’approche de la Semaine sainte, Joaquin Navarro-Valls annonça que la phase post-opératoire se déroulait sans complications, et que le pape participait «activement» à ses exercices de rééducation phonique. Le dimanche 13 mars, toujours depuis l’hôpital, le pape souhaita «un bon dimanche et une bonne semaine» aux fidèles. A l’époque, quelques médias contestèrent l’authenticité de la voix du pape, évoquant la possibilité de la diffusion d’un enregistrement. Le soir même, il rentrait au Vatican, suivi de près par de nombreuses équipes de médecins.
Durant la Semaine sainte et les cérémonies de Pâques, Jean Paul II maintint le contact avec les fidèles par de régulières apparitions à sa fenêtre ou par vidéo-conférence, toujours silencieux. Sa douleur et sa souffrance étaient alors nettement visibles. Malgré ses efforts, le 27 mars, jour de Pâques, et le 30 mars, jour d’audience générale, il ne parvint pas à parler. Ce 30 mars, après une longue absence devant les médias, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège annonça la pose d’une sonde naso-gastrique pour permettre à Jean Paul II de s’alimenter et de reprendre des forces.
Puis, dans la soirée du 31 mars, il rapporta que le pape avait été pris d’une forte fièvre provoquée par une infection urinaire et qu’une septicémie s’était déclarée, suivie d’un arrêt cardiaque. Le lendemain matin, à l’aube, Joaquin Navarro-Valls affirmait que les conditions de santé du pape s’étaient aggravées, mais qu’il restait conscient, lucide et serein.
Le 1er avril, en tout début de matinée, le Saint-Siège jugea que les conditions de santé du pape de près de 85 ans étaient «critiques». Le soir même, Joaquin Navarro-Valls confirma l’aggravation des conditions générales et cardio-respiratoires de Jean Paul II, affirmant que ses paramètres biologiques étaient «compromis de façon notable».
Son état de santé ne cessa de s’aggraver au fil de la journée du 2 avril, alors que des centaines de fidèles priaient pour lui jour et nuit sous ses fenêtres, place Saint-Pierre. Il reçut la visite de plusieurs proches, dont le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Un peu avant 22h, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Valls, annonça que Jean Paul II était mort, à 21h37, dans ses appartements privés. (apic/imedia/ami/rz)