Il y a 10 ans, Akash Bashir mourrait en martyr au Pakistan
Le 15 mars 2015, Akash Bashir, 20 ans, s’immolait pour arrêter un terroriste qui voulait perpétrer un massacre dans une église de Lahore, au Pakistan. Une messe d’action de grâce a été célébrée dans la cathédrale de la ville, clôturant la phase diocésaine de la cause de sa béatification.
Il y a 10 ans, Akash Bashir, un jeune catholique pakistanais, donnait sa vie pour sauver des centaines de personnes dans l’église Saint-Jean de Youhanabad, dans le diocèse de Lahore au Pakistan, faisant face à un kamikaze qui tentait d’entrer dans le bâtiment. Son sacrifice a ouvert la voie à la cause de sa béatification et a généré une grande espérance au sein de la communauté chrétienne, mais aussi en dehors d’elle, affirme l’Aide à l’Église en détresse (AED).
Un jeune simple et très engagé

Très engagé auprès de sa communauté religieuse, Akash Bashir montait la garde devant l’église à titre bénévole, ce 15 mars 2015, lorsqu’un homme portant une charge d’explosifs a tenté d’y pénétrer. Des centaines de personnes et de familles étaient rassemblées dans l’église, pour la messe du quatrième dimanche de Carême. «Je vais mourir, mais je ne te laisserai pas entrer» ont été les dernières paroles d’Akash, alors qu’il retenait le terroriste entre ses bras pour tenter de l’arrêter et juste avant que celui-ci ne fasse exploser la charge.
Akash Bashir fréquentait le Don Bosco Technical and Youth Centre de Lahore, fondé en 1999 par des salésiens. «C’était un garçon très simple. Mais il faisait toujours preuve de beaucoup d’amour pour les pauvres et leur rendait souvent service. Et tout cela avec l’idéal de défendre la justice», a déclaré à l’AED le Père Pierluigi Cameroni, postulateur général pour les Causes des saints de la Famille salésienne, qui a écrit un petit livre sur le jeune Pakistanais.
Une source d’inspiration pour les jeunes
Le Père Noble Lal, recteur de l’institut salésien, a témoigné pour sa part à l’agence Fides de l’émotion qui a gagné l’assemblée lors de la messe souvenir en l’honneur du jeune homme du 15 mars 2025: «L’histoire et le choix de la foi d’Akash sont très importants pour notre Église. En une fraction de seconde, ce jeune homme a choisi de donner sa vie. Il a vécu son ›ici et maintenant’ avec Dieu, dans une foi profonde en Lui. Akash est une puissante source d’inspiration pour nos jeunes.»
Une constatation relayée aussi par l’archevêque Shaw lors de la messe qu’il a présidée. «Dans la seule église Saint-Jean, plus de 800 baptêmes sont célébrés chaque année, a-t-il précisé, et de nombreux jeunes Pakistanais ont commencé à assister à la messe et à servir la communauté paroissiale.»
Un témoignage de foi au-delà des frontières religieuses
La phase diocésaine du processus canonique s’est ouverte le 15 mars 2022. Akash est devenu le premier «Serviteur de Dieu» dans l’histoire de l’Église du Pakistan. Le procès diocésain en vue de la reconnaissance de son martyre s’est achevé le 24 octobre 2024 et en est maintenant à la phase romaine.
Le Père Cameroni souligne la dimension œcuménique, et même interreligieuse, du témoignage de foi d’Akash Bashir: «Peu de temps avant l’attaque de l’église catholique de Saint-Jean, une église anglicane avait également été attaquée, ce qui a uni dans la douleur les catholiques et les anglicans de la région. Mais par ailleurs, le tombeau d’Akash a été construit avec du marbre offert par un musulman, un fait qui symbolise la reconnaissance de son sacrifice au-delà des frontières religieuses.»
Parmi les 32 témoignages entendus en vue de sa béatification, de religieuses et de prêtres, de membres de la famille et d’amis, figuraient aussi ceux de musulmans. (cath.ch/aed/fides/lb)