Il existe une «bonne laïcité, affirme le cardinal Tagle
L’Église catholique enseigne une «saine laïcité», a estimé le cardinal Luis Antonio Tagle, préfet de la Congrégation pour pour l’Évangélisation des peuples, dans un entretien au média piémontais La voce e il tempo le 10 septembre 2020. Le haut prélat s’est exprimé à Turin (Italie) à l’occasion de l’ordination épiscopale du préfet apostolique de Oulan-Bator (Mongolie), le Père Giorgio Marengo.
Annoncer l’Évangile dans un contexte interreligieux, a déclaré le prélat en faisant référence à l’envoi du Père Marengo en Mongolie, pays dans lequel le bouddhisme est majoritaire, se concrétise d’abord par la charité et la proximité. Ce langage concret, compréhensible par tous, ouvre les portes du cœur et permet ensuite d’annoncer l’Évangile.
Le contexte de sécularisation qui caractérise l’Occident n’est donc pas un obstacle à l’annonce de la Bonne nouvelle pour le Philippin: il existe une «bonne et saine laïcité qui est aussi enseignée par l’Église», explique-t-il, car tout ce qui a été créé est «entièrement l’œuvre de Dieu et donc déjà en soi un élément positif». Le Concile Vatican II (1962-1965) enseigne d’ailleurs que tout ce qui est laïc est rationnel, intelligible et a une certaine autonomie.
Le problème se pose lorsque l’on passe de la laïcité au sécularisme et que l’on prône une laïcité sans Dieu, relève-t-il. Le défi actuel consiste donc à maintenir et à «nourrir le sens de Dieu et du divin en continuant notre expérience d’êtres humains» dans ce contexte laïc. Si le sens du divin reste très présent dans la culture orientale, cette tentation du sécularisme guette également les pays asiatiques, a-t-il pointé.
Dans le contexte asiatique où les chrétiens sont peu nombreux, il a souligné à quel point les catholiques doivent expérimenter un dialogue constant avec leurs frères sur la question de la religion. Que ce soit en Orient ou en Occident, «il n’y a pas de dialogue sans relation humaine», a-t-il insisté : le dialogue se produit lorsque «nous rencontrons notre frère en humanité» et prenons conscience que cette humanité unit. (cath.ch/imedia/cg/mp)