France: Le Grand rabbin de France Gilles Bernheim forcé de démissionner
Il a reconnu des plagiats et l’usurpation d’un titre d’enseignant en philosophie
Paris, 11 avril 2013 (Apic) Gilles Bernheim, Grand rabbin de France, a annoncé, jeudi 11 avril 2013, sa démission devant les membres du Conseil du Consistoire Central israélite de France qui tenaient une réunion exceptionnelle à Paris. Ils s’étaient réunis d’urgence, suite aux révélations concernant les plagiats et l’usurpation d’un titre d’enseignant en philosophie commis par le Grand rabbin. Sur les ondes de la radio communautaire «Radio Shalom», Gilles Bernheim avait encore exclu mardi soir 9 avril de démissionner de ce poste qu’il occupait depuis 2008.
Joël Mergui, président, et les membres du Conseil du Consistoire Central, «ont pris acte avec émotion et tristesse de la décision de retrait du Grand rabbin de France». Dans un communiqué, le Conseil salue la décision courageuse qui honore Gilles Bernheim, dont l’autorité et l’apport spirituels sont considérables». Le grand rabbin de Paris, Michel Guggenheim, et le directeur de l’école rabbinique, Olivier Kaufmann, assureront l’intérim, en attendant de nouvelles élections.
«Chevalier de la Légion d’honneur»
Gilles Bernheim, né en 1952 à Aix-les-Bains dans une famille juive alsacienne originaire d’Europe de l’Est, était depuis 1997 rabbin de la Grande synagogue de Paris, avant d’être élu en 2008 Grand rabbin de France pour un mandat de sept ans. Il a été fait Chevalier de la Légion d’honneur le 12 avril 2009.
Face aux polémiques qui enflaient depuis une semaine et qui déstabilisaient la communauté juive de France, Gilles Bernheim reconnaissait finalement qu’il n’avait jamais passé l’agrégation de philosophie, un titre dont il se prévalait pourtant, après la découverte que son nom ne figurait sur aucune liste officielle de la Société des agrégés de l’Université. Il avait également admis avoir commis une série de plagiats, dont l’un concernait un document contre le mariage homosexuel, largement cité par le pape Benoît XVI le 21 décembre dernier lors de son discours à l’occasion de la cérémonie des vœux à la curie romaine.
Il avait inspiré le passage d’un discours de Benoît XVI
Dans son discours, le pape s’est longuement arrêté sur l’importance de la famille et «la crise qui – particulièrement dans le monde occidental – la menace jusque dans ses fondements». Benoît XVI s’est appuyé sur un essai rédigé en octobre dernier par le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, sous le titre «Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption: ce que l’on oublie souvent de dire». Adressé au président français et à son Premier ministre, il y expliquait son hostilité au projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels.
Pour rédiger son document, Gilles Bernheim avait puisé dans l’ouvrage «L’idéologie du Gender – Identité reçue ou choisie ?», publié en mars 2013 aux «Editions Le Livre Ouvert» par le prêtre d’origine belge Joseph-Marie Verlinde. (apic/com/be)