Une joyeuse ferveur lors de la messe de remise des diplômes de l'IFM 2017 à Bassecourt | © Grégory Roth
Suisse

IFM: une remise de diplôme en terre jurassienne

L’Institut de formation aux ministères (IFM) a fêté sept nouveaux diplômés à Bassecourt, dans le Jura pastoral, le 10 juin 2017. Une fête finale durant laquelle «l’IFM, cette véritable famille, a vu sept de ses enfants quitter le nid».

Le temps d’une journée, Bassecourt est devenue la capitale romande de la formation en Eglise. Familles, amis, anciens étudiants, agents pastoraux, en tout quelque 200 personnes, étaient venus féliciter les sept diplômés, au terme de trois années de formation.

Pour permettre aux invités venus de l’ensemble de la Romandie d’arriver à temps, le début de la messe a été fixé à 11h. Une célébration festive et émouvante, au cours de laquelle les nouveaux agents pastoraux ont reçu leur diplôme des mains de l’abbé Pierre-Yves Maillard, délégué de la Conférence des Ordinaires Romands (COR).

«L’IFM est une famille»

Présidant la liturgie, l’abbé Jean-Jacques Theurillat, vicaire épiscopal pour le Jura pastoral, a commenté les textes bibliques du jour à l’attention des étudiants de l’IFM. «Quand on se met au service du monde, c’est toute sa vie que l’on engage; comme la veuve qui a engagé toute sa vie dans son obole pour le Temple», a lancé le président de la COR, reprenant l’Evangile [Marc 12, 38-44].

«L’IFM est une famille», a déclaré la doyenne Marie-Dominique Minassian. «Aujourd’hui, nous célébrons cette famille qui vit, avec sept de ses enfants qui quittent le nid». La journée s’est poursuivie dans une ambiance familiale, autour d’un apéritif dînatoire.


La famille – thème cher au pape François et son exhortation apostolique Amoris Laetitia – a beaucoup intéressé l’Eglise catholique durant ces dernières années. Les étudiants de l’IFM n’ont pas fait exception à la réflexion. Deux diplômées, Bernadette Langlet et Véronique Marchon, ont fait de la famille l’objet d’étude phare de leur travail de diplôme:

Bernadette Langlet

Originaire de Cambrai, en France, Bernadette Langlet est mariée et maman de quatre enfants. Institutrice de formation dans l’enseignement catholique, elle éprouve un réel besoin de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu depuis une vingtaine d’années. Un besoin nourri lors d’une formation afin d’être animateurs de catéchèse pour adultes à base d’un montage audio-visuel à l’IiFAC (Institut International Foi Art Catéchèse), en lien avec la Faculté de théologie de Lille.

Comment avez-vous rencontré l’IFM?
C’est l’IFM qui m’a rencontrée (rire)! J’étais engagée en catéchèse et dans un groupe d’Evangile à la maison dans le Gros-de-Vaud, quand une formatrice de catéchistes de ma région et proche de la retraite a pensé à moi pour lui succéder. Un appel qui a résonné en moi de manière viscérale et qui m’a conduite très rapidement à l’IFM.

Comment la thématique «famille» est intervenue dans votre travail de diplôme?
C’est d’abord un constat global sur le fait que la catéchèse familiale ne doit pas être cantonnée aux 3e et 4e  Harmos. Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants et doivent être impliqués durant toutes les années de catéchèse. Puis en écoutant les parents, on réalise qu’ils s’impliqueraient bien, mais se sentent souvent démunis.

Comment l’avez-vous constaté?
En distribuant environ deux-cents questionnaires aux familles de mon unité pastorale du Gros-de-Vaud, dont septante-huit me sont revenus. On découvre que les parents cherchent à vivre les valeurs chrétiennes avec leurs enfants et désirent les accompagner dans la foi. Mais ils leur manquent les outils. Un papa me disait par exemple ne pas savoir comment expliquer les fêtes religieuses à ses enfants, lorsque ceux-ci ont congé. C’est donc à nous de les accompagner dans cette tâche.

Après trois ans de formation, qu’est-ce que l’IFM pour vous?
On y approfondit les fondements de notre foi à travers de nombreux cours tels que ceux sur la Bible, la théologie morale, fondamentale, la christologie, entre autres. C’est de plus une réelle chance que les intervenants soient des spécialistes permettant une belle qualité de formation. Mais surtout, il y a un réel point d’honneur à toujours mettre en lien le contenu des cours avec notre pastorale de terrain.


Véronique Marchon

Fleuriste de formation, Véronique Marchon a toujours apprécié le contact humain. Gruérienne, mariée et maman de deux enfants, elle s’est beaucoup investie dans la catéchèse et a animé un groupe de confirmands. Elle a été marquée par le parcours Galilée, destiné aux bénévoles engagés en Eglise dans canton de Fribourg, qui lui a permis d’approfondir sa foi.

Comment avez-vous rencontré l’IFM?
C’est d’abord l’abbé Jean-Claude Dunand, l’ancien curé de Bulle, qui m’en a parlé. Mais c’est surtout les confirmands qui m’ont boostée. Par leur questionnement de foi, je me suis mise en chemin. Puis le Christ m’a harponnée et ne m’a plus lâchée.

Comment la thématique «famille» est intervenue dans votre travail de diplôme?
En accompagnant des parents de communiants, je me suis aperçue que dans de nombreuses familles, la foi est un sujet tabou. La famille est pourtant le cœur des premières relations qui se vivent. Sans s’en rendre compte, les parents sont accompagnés par la Parole de Dieu au quotidien: ils expérimentent le pardon, le partage, et ils se donnent à leur enfants. Un constat qui m’a lancée dans mon projet.

Quel est le but de votre projet?
De former des équipes de bénévoles pour rencontrer ces familles d’enfants de 5e Harmos. Le but est de rejoindre les familles là où elles sont, afin de développer une catéchèse à partir de leur réalité de vie. Nous allons procéder pas à pas, puisque les familles sont nombreuses. Cette année, trois cents familles ont préparé leur enfant à la première communion.

Après trois ans de formation, qu’est-ce que l’IFM pour vous?
C’est une aventure de vie et de foi. L’IFM m’a aussi permis de me redécouvrir moi-même, comme épouse et mère de famille. Je suis reconnaissante de l’immense soutien de mon mari et de mes enfants. Ma famille m’a encouragée dans les moments plus difficiles de la formation. Et avec les étudiants, nous étions une volée très soudée. Nous avons même organisé un voyage de fin d’études à Fatima. (cath.ch/gr)


Les 7 diplômés et le titre de leur travail

Diplômés de l’IFM 2017 (de g. à d.): Elisabeth Beaud, Brigitte Latscha-Beuchat, João Alves-Carita, Véronique Marchon, Véronique Müller-Girard, Micheline Fischer, Bernadette Langlet. (Photo: Grégory Roth)
  • Elisabeth Beaud (Fribourg, FR)
    Demander le baptême pour leur enfant, et après?
    Comment favoriser et accompagner le chemin spirituel et ecclésial des parents?
    Vrai défi pastoral
  • Brigitte Latscha-Beuchat (Courcelon, JU)
    Merveille que tu es! Toi l’enfant qui t’éveilles.
    Merveille que tu es! Toi le parent qui éveilles, t’éveilles ou te réveilles.
    Émerveillons-nous de la spiritualité des tout-petits.
  • João Alves-Carita (Neyruz, FR)
    Les missions linguistiques: une chance pour l’Eglise locale.
    Un regard sur le phénomène de l’émigration, en particulier sur les migrants portugais.
  • Véronique Marchon (Sâles, FR)
    Comment l’Evangile peut-il accompagner la vie?
    Rejoindre et accompagner les parents et les familles dans leur chemin de foi
  • Véronique Müller-Girard (Tavannes, JU past.)
    «Avec Dieu, la Vie, c’est mieux»
    L’engagement ecclésial autour du parcours de la confirmation
  • Micheline Fischer (Alterswil, FR)
    Accompagnement des personnes âgées en EMS dans le cadre de l’aumônerie.
    Franchir le seuil avec le Christ pour s’humaniser
  • Bernadette Langlet (St-Barthélemy, VD)
    A l’écoute de la Parole
    Pour une catéchèse déployée au cœur des familles
Une joyeuse ferveur lors de la messe de remise des diplômes de l'IFM 2017 à Bassecourt | © Grégory Roth
11 juin 2017 | 09:50
par Grégory Roth
Temps de lecture : env. 5  min.
COR (21), fêtes (18), IFM (21), Jura pastoral (113)
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