Hongrie : combien de croyants ? (250488)

Fribourg, 25avril(APIC) la Conférence épiscopale de Hongrie a lancé en

1985 une enquête sur la situation religieuse dans le pays. Les résultats

seront bientôt publiés dans l’almanach catholique du pays. Selon l’enquête,

le nombre des non-baptisés est en constante augmentation depuis 1950. En

1956, la totalité des enfatns était baptisé, en 1985 71,4 % seulement

d’entre eux. 58% des catholiques se marient aujourd’hui à l’Eglise : cela

indique aussi une baisse de la ferveur religieuse.

Jusque dans les années cinquante, l’Eglise hongroise s’intéressait

presque exclusivement aux catholiques pratiquants. Comme la situation a

changé depuis, l’apostolat direct n’atteint pratiquement plus les

non-pratiquants. Bien qu’on ne dispose pas de statistiques sûres, on peut

constater une augmentation du nombre des adultes qui se font baptiser ou

confirmer, surtout dans les communautés citadines dites «vivantes «,

c’est-à-dire qui fonctionnent bien. Le manque de prêtres dans de nombreuses

villes crée de graves difficultés; dans de nombreuses communautés on n’a

même pas entendu parler de conférences pour les non-croyants. Dans les

villages, les croyants manquent de conscience missionnaire; de nombreuses

communautés s’étaient refermées sur soi et assez souvent elles repoussaient

les non-croyants.

Seuls 4,31 % des 71,4 % d’enfants baptisés font leur première communion

vers 7-8 ans; le nombre des confirmés se monte seulement à 29 %. La plupart

des jeunes ne reçoivent ces sacrements que par pure convention. De 17 à 25

% des jeunes suivent un enseignement religieux dans les écoles primaires,

et de 12 à 18 % dans les écoles secondaires. Pour les jeunes de 15 à 24

ans, le pourcentage se situe autour de 1,3 %. Dans l’ensemble, on peut constater que 80 % des baptisés ne vont pas régulièrement à l’église. A l’occasion des grandes fêtes, 25 à 30 % des catholiques seulement assistent à

l’eucharisite. Des recherches confirment d’autre part que 44 à 59 % des

adultes interrogés se disent «d’une certaine façon religieux».

Les catholiques pratiquants qui quittent la campagne pour s’établir en

ville perdent souvent le contact avec la religion. Le manque de prêtres en

est une cause déterminante. D’un autre côté, de nombreux prêtres essaient

d’inviter les parents à suivre les cours de religion de leurs enfants.

Cette «attention portée aux parents» a été souvent louée par la hiérarchie

au cours des années passées. C’est toute la communauté ecclésiale qui en

profite. Il y a assurément de nombreux contre-exemples décourageants de

préparation formelle aux sacrements et d’ enseignement religieux

superficiel.

Les chiffres indiqués par les non-pratiquants donnent aussi des indications sur les catholiques pratiquants. A la fin des années 40, on a

supprimé les associations religieuses dans le cadre de la lutte des Stalinistes contre l’Eglise. Une catastrophique stagnation de l’activité pastorale de l’Eglise s’en suivit. Cette crise n’a été quelque peu surmontée que

vers la fin des années 70. Entre temps la société a changé de façon considérable. Les valeurs d’une «société de consommation socialiste» avec

leurs conséquences spirituelles et sociales ont pris le dessus. Mais les

évêques se félicitent des signes de renouveau qu’on peut observer aujourd’hui en Hongrie. (apic/gk/ym)

25 April 1988 | 00:00
by webmaster@kath.ch
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