Hommage du pape aux «martyrs» du combat contre la faim
Le pape François a rendu hommage aux «martyrs» ayant perdu la vie lors de missions contre la faim dans le monde, à l’occasion de sa visite au siège du Programme alimentaire mondial (PAM), le 13 juin 2016, à Rome. Devant les employés de cette institution onusienne, le chef de l’Eglise catholique a invité à ne jamais oublier ces témoins courageux.
C’était le premier geste du pape en arrivant dans la matinée pour une brève visite au PAM: se recueillir devant le «mur de la mémoire», où sont gravés les noms des membres de l’organisation ayant perdu leur vie dans l’exercice de leur profession. Il a ainsi prié quelques instant devant la centaine de plaques dorées commémorant les disparus. Il leur a par la suite rendu hommage devant les employés du PAM et leurs familles, rencontrés dans les jardins après son discours devant l’assemblée.
Les pieds et les mains
Sous une tente aux couleurs jaune et blanche du Vatican, le pape François a mis de côté le discours préparé à l’avance pour improviser quelques mots, remerciant notamment les employés pour leur travail «qui ne se voit pas» mais qui permet à la lutte contre la faim de se poursuivre. «Vos noms apparaissent seulement dans la liste du personnel et à la fin du mois dans vos fiches de paie», a plaisanté le pontife. Il a salué leur «sacrifice caché» qui permet à tant d’enfants de manger, et à tant de faims d’être résolues.
Dans un corps, a poursuivi le pape, les pieds, les mains sont moins visibles que le visage. «Vous êtes les pieds, les mains», a assuré le pontife argentin qui s’exprimait en italien. Et le pape François de rendre hommage aux «martyrs» et «témoins» du PAM, morts en mission, exhortant à ne jamais les oublier. «Ils ont pu faire cela grâce à leur courage, grâce à leur foi, a-t-il assuré, mais aussi soutenus par votre travail (…) Je vous demande de prier pour moi, que je puisse aussi faire quelque chose contre la faim«, a-t-il conclu.
Pas d’excuse
Dans le discours qu’il n’a pas lu mais remis aux dirigeants du PAM, le chef de l’Eglise catholique exhortait les employés à mettre en toute chose une capacité d’initiative, de l’imagination et du professionnalisme, sans tomber dans la tentation du découragement ou de l’indifférence. Il leur recommandait une fine intuition, un grand sens de la compassion et une grande force morale. Comme il l’avait fait auparavant devant l’assemblée du PAM, le pape invitait à ne pas se laisser accabler par les dossiers ni enfermer dans des formulaires froids et à voir derrière chaque dossier un visage humain qui demande de l’aide, avec son histoire concrète, souvent douloureuse et précaire.
«La faim est une des plus grandes menaces à la paix et à une sereine cohabitation humaine», avertissait aussi le pape François, appelant chacun à agir dans la mesure de ses possibilités, car personne n’est de trop, ni ne peut se contenter de présenter une excuse, en pensant que c’est un problème qui le dépasse ou qui ne le touche pas. Le pape François préconisait de promouvoir le développement humain, social, technique et économique, en favorisant dans les zones les plus pauvres l’accès aux moyens et instruments techniques, aux postes de travail, aux microcrédits. (cath.ch-apic/imedia/ak/rz)