Heurts à Cuba: l'Église lance un appel au dialogue
Face au vaste mouvement de protestation sociale actuel à Cuba, les évêques de l’île appellent le peuple et l’Etat à entrer en dialogue. Ils soulignent également la responsabilité du gouvernement d’atténuer les souffrances causées par la crise économique.
«Ceux qui sont descendus dans la rue ne sont pas des criminels, ce sont des habitants ordinaires de nos villes qui ont trouvé un moyen d’exprimer leur mécontentement», a communiqué la Conférence des évêques cubains, relayée le 14 juillet 2021 par l’agence d’information vaticane Fides.
Des manifestations de rue ont eu lieu les 11 et 12 juillet dans les principales villes du pays, débouchant en affrontements avec les forces de l’ordre et provoquant de nombreuses arrestations. Des heurts qui, pour les évêques, «ont été provoqués par l’exaspération de la population, qui a décidé de protester contre les difficultés à trouver de la nourriture, la hausse des prix, l’aggravation de la pandémie et le manque de démocratie».
Durcissement des positions
Les évêques sont préoccupés par le fait que les réponses à ces demandes sont pour l’instant «un immobilisme qui contribue à donner une continuité aux problèmes, sans les résoudre». «Non seulement nous constatons que les situations s’aggravent, mais aussi une évolution vers une rigidité et un durcissement des positions qui pourraient générer des réponses négatives, avec des conséquences imprévisibles, qui nous porteraient préjudice à tous».
Pour les prélats cubains, aucune solution positive ne peut être atteinte par des impositions, ni par la confrontation. «Elle est plus tôt possible lorsque nous exerçons une écoute mutuelle, recherchons des accords communs et prenons des mesures concrètes et tangibles qui contribuent, avec l’aide de tous les Cubains sans exception, à la construction de la Patrie ‘avec tous et pour le bien de tous’».
Jusqu’ici, Cuba avait plutôt bien réussi à endiguer la pandémie de Covid-19. Mais la situation est depuis quelques mois hors de contrôle, aggravant encore la situation économique d’habitants déjà précarisés. (cath.ch/fides/rz)