Helena Jeppesen comprend l’imposition du «secret synodal»

Lors de son vol de retour de Mongolie, le pape a déclaré que les professionnels des médias ne seraient pas autorisés à assister aux débats du prochain synode des évêques. La déléguée suisse au Synode sur la synodalité, Helena Jeppesen, dit comprendre les raisons de cette décision.

Le pape a annoncé le 4 septembre 2023 que les échanges entre les groupes de travail ne seraient pas ouverts à la presse, et qu’ils seraient couverts par un «secret synodal». Une commission pour les médias, dirigée par l’actuel préfet du dicastère pour la Communication, Paolo Ruffini, aura pour tâche d’informer de l’évolution des travaux chaque jour en essayant d’en faire ressortir la «dimension ecclésiale».

Selon le pontife, le but est de préserver le «climat synodal», la «liberté de parole» des participants et la religiosité du processus. Les médias indépendants du Vatican ne pourront pas suivre en temps réel les séances plénières des quelque 420 membres du synode et conseillers théologiques. Seuls les participants choisis par le pape auront accès à la salle d’audience du Vatican.

Le modèle du Synode sur l’Amazonie

Cette décision a provoqué un certain nombre d’inquiétudes sur la transparence du processus, mais aussi de la compréhension. «Au vu de la situation initiale complexe et conflictuelle de certains thèmes du synode, je peux comprendre qu’il n’y ait pas de streaming en direct de l’assemblée synodale», a notamment admis Helena Jeppesen à kath.ch. Un dispositif qu’elle aurait «pourtant souhaité.» La Suissesse est l’une des 420 personnes sélectionnées pour participer au Synode mondial qui débute en octobre prochain. Collaboratrice de l’œuvre d’entraide catholique suisse Action de Carême, l’Argovienne de naissance sera l’une de dix délégués ‘non-évêques’ européens au Synode.

«Les votes et les discussions ouvertes du Synode doivent être protégés autant que possible et la formation de blocs doit être évitée», estime Helena Jeppesen. «Il y aura chaque jour une conférence de presse avec la participation de membres du Synode, au cours de laquelle les discussions seront rapportées. Cela a été fait exactement de la même manière lors du synode sur l’Amazonie et cela a très bien fonctionné!», rassure-t-elle. (cath.ch/kna/woz/kath/arch/rz)