Haïti: les évêques ne participent pas au Conseil de transition
La situation est toujours bloquée en Haïti où les neuf membres du Conseil présidentiel de transition ne se sont pas encore mis d’accord sur le nom du nouveau Premier ministre. Les évêques haïtiens n’ont pas participé à la formation du Conseil de transition, «pour garder la distance morale qui lui permet d’accomplir sa mission prophétique», ont-ils affirmé dans un message le 18 mars.
Avec l’agence Fides
Le Conseil de transition a été créé à la suite de la démission du Premier ministre Ariel Henry contraint de démissionner, le 11 mars dernier, suite aux menaces des bandes armées qui contrôlent effectivement la capitale, Port-au-Prince, rapporte l’agence Fides. Sous la pression internationale et avec la médiation de la Communauté des Caraïbes (Caricom), le Conseil présidentiel de transition a été formé, composé de sept membres à part entière et de deux observateurs, pour nommer un Premier ministre intérimaire et tenter de reprendre le contrôle de la loi et de l’ordre.
Les évêques haïtiens n’ont pas participé à la formation du Conseil de transition. Dans leur lettre pastorale du 18 mars, ils précisent que «pour garder la distance morale qui lui permet d’accomplir sa mission prophétique, la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH) n’a désigné personne pour représenter l’Église catholique au sein du Conseil présidentiel ou de toute autre structure gouvernementale». «Nous espérons cependant que les pourparlers en cours aboutiront à un accord patriotique réellement inclusif et durable dans l’intérêt de tout le peuple haïtien qui aspire à la paix et à la prospérité», ont déclaré les évêques.
Une force de police kényane
Cependant, le chemin vers la pacification d’Haïti semble encore long. Outre les difficultés rencontrées au sein même du Conseil de transition, la communauté internationale peine à initier le déploiement d’une force de police dirigée par le Kenya pour aider les nouvelles autorités haïtiennes à reprendre le contrôle de la capitale aux mains de quelque 300 gangs armés.
«Il ne s’agit pas d’une mission de maintien de la paix de l’ONU, c’est un autre type de mission, la police doit être formée, le ministère de la défense doit établir un camp en Haïti où les officiers de police peuvent être logés, et il sera nécessaire de créer un fonds fiduciaire de l’ONU pour que le Kenya puisse recevoir l’argent nécessaire pour entreprendre cette mission en Haïti… et ces choses prennent du temps», a souligné l’ambassadeur des États-Unis à Nairobi.
Entre-temps, un avis a été émis par le Pentagone pour financer l’envoi d’au moins un aumônier catholique et un aumônier protestant pour les membres des forces de police qui seront envoyés en Haïti. (cath.ch/fides/bh)