Gruyères: Petits Paradis: Crèches et travaux de couvent
Le Château de Gruyères met à l’honneur une tradition encore souvent méconnue. Intitulée Petits Paradis. Crèches et travaux de couvent, une exposition dévoile des créations minutieusement réalisées entre le XVIIIe et le XXe siècle dans les couvents fribourgeois.
L’exposition présente la tradition monastique de la production de «petits paradis». Ces objets, réalisés pendant les trois derniers siècles, sont des boîtes de verre dans lesquelles les soeurs enfermaient des compositions religieuses exécutées au moyen de matériaux divers. A partir de cire récupérée de cierges fondus, les moniales confectionnaient des personnages, les habillaient de tissus précieux puis les inséraient dans un décor chatoyant composé, entre autres, de papiers imprimés découpés, de rubans, de cire, de laine ou de petites fleurs textiles. Ces objets d’une grande minutie démontrent le savoir-faire remarquable que les religieuses ont mis au service d’une riche imagerie qui se répandra à travers tout le canton de Fribourg. L’exposition de Gruyères met à l’honneur les crèches, mais elle présente également des séries de petits paradis représentant d’autres scènes religieuses.
Petits Paradis
L’origine des petits paradis, aussi appelés boîtes de dévotion, s’inscrit dans le sillage de la Contre-Réforme. En réaction au protestantisme, l’Eglise catholique confirme et intensifie à travers l’Europe le culte des saints, des reliques et des images. Les couvents ont ainsi développé une production d’objets et d’images destinés à l’usage privé parmi lesquels figurent les petits paradis.
Cette pratique, que l’on retrouve également dans des couvents de Bourgogne ou du Midi de la France, s’est manifestée de manière ininterrompue dans les couvents fribourgeois de la fin du XVIIe au milieu du XXe siècle. Ainsi, les monastères de la Fille-Dieu à Romont ou ceux de la Maigrauge, de la Visitation et de Montorge à Fribourg, deviennent des lieux de production de petits paradis destinés tant à la dévotion des moniales que des fidèles privés.
Lorsqu’ils prennent la forme de reliquaires, les petits paradis enferment des fragments d’os ou d’objets saints et les insèrent dans des décors cultuels ou sur un fond de motifs décoratifs. Filigranes de papier, incrustations de pierres ou de verroteries deviennent ainsi les cadres précieux de ces objets d’adoration. Parfois, les religieuses se mettent elles-mêmes en scène dans leur cellule ou en prière. Elles envoyaient alors ce « substitut » de leur personne à leur famille afin de maintenir un lien. (cath.ch-apic/com/mp)
Chateau de Gruyères: Petits paradis, crèches et travaux de couvent, du 28 novembre 2015 au 16 janvier 2016, www.chateau-gruyeres.ch