Le groupe de travail sur Humanae vitae ne remettra pas en cause l'enseignement de Paul VI

Le quotidien catholique italien Avvenire a précisé le 30 août 2017 les contours du «travail historique» concernant l’encyclique Humanae vitae sur les moyens naturels de régulation des naissances. Selon le journal des évêques italiens, cette étude vise à préparer le 50e anniversaire de l’encyclique, qui aura lieu en 2018, et non pas à remettre en cause l’enseignement du pape Paul VI.

De manière exceptionnelle, les archives historiques du Vatican ont été ouvertes avant le délai requis de 70 ans, explique le quotidien, pour permettre une étude historique approfondie sur Humanae vitae (1968). Cette étude est dirigée depuis plusieurs semaines par Don Gilfredo Marengo, professeur d’anthropologie théologique à l’Institut Jean Paul II à Rome.

Perspective historico-critique

Pour Avvenire, cette étude se place dans une perspective «historico-critique» sur la gestation de cette encyclique. Car ce texte a eu un grand impact, et a aussi suscité des controverses et des discussions sans fin sur la possibilité ou non de la contraception pour les catholiques. Il ne s’agit donc pas selon le journal de remettre en cause l’interdiction formulée par Paul VI, ni même d’évaluer l’enseignement d’Humanae vitae.

Initiée en vue du cinquantième anniversaire de l’encyclique, le 25 juillet 2018, l’étude a notamment mis au jour l’existence d’une enquête complémentaire demandée à l’époque par le pape Paul VI à la Congrégation pour la doctrine de la foi et à la Secrétairerie d’Etat. Ces sources n’avaient encore jamais été examinées.

Cette nouvelle demande du pape d’alors venait après un processus ecclésial long et complexe, précise Avvenire : la commission d’experts nommée par Paul VI avait recommandé à la majorité le recours aux méthodes de contraception artificielle, mais une minorité s’y opposait. Le complément d’enquête, écrit le quotidien, a offert au pape Montini les bases pour guider son jugement.

Pas de volonté d’un nouveau document pontifical sur le contrôle des naissances

Selon le quotidien de l’épiscopat italien, cette étude vise ainsi à réactualiser le message de Paul VI sur la vie, à mettre en lumière la procédure rigoureuse choisie pour documenter et approfondir la question, avant même l’écriture d’Humanae vitae.

«Quiconque parle d’une commission secrète, écrit Avvenire, pour réinitialiser ou renverser, avec un hypothétique futur document, les indications du pape Montini sur le contrôle des naissances, est donc complètement hors des clous».

Dans un entretien à Radio Vatican le 26 juillet, Don Marengo confirmait l’existence de ce groupe de recherches, avec des personnalités comme Pierangelo Sequeri, président de l’Institut Jean Paul II, l’historien suisse Philippe Chenaux et le Père Angelo Maffeis, professeur à l’université catholique du Sacré-Cœur à Milan. (cath.ch/imedia/ap/mp)