Grèce: Des archevêques catholiques critiquent la politique d'Alexis Tsipras
Athènes, 16.07.2015 (cath.ch-apic) Des archevêques catholiques de Grèce accusent le gouvernement socialiste d’Alexis Tsipras de mal gérer la crise financière qui secoue le pays. La relation du Premier ministre avec les minorités religieuses, notamment la très petite communauté catholique, est également critiquée.
«Nous ne pouvons ignorer cette dure réalité selon laquelle la Grèce ne peut rien faire sans l’Union européenne», a déclaré Mgr Frangiskos Papamanolis, archevêque de Syros et Santorin, dans une interview à l’agence de presse catholique italienne SIR. Le président de la Conférence des évêques catholiques de Grèce a regretté que les derniers six mois n’aient été qu’une «perte de temps», du moment que le gouvernement n’avait pas compris la situation. «Alexis Tsipras a hérité d’une très mauvaise situation, mais il a également remporté les élections avec des promesses qu’il ne pouvait pas tenir», a lancé le prélat.
L’archevêque s’est déclaré favorable à la création d’un gouvernement d’unité nationale, où les partis mettraient de côté leurs intérêts particuliers.
Des catholiques ostracisés?
Mgr Sevastianos Rossolatos, archevêque d’Athènes, a affirmé au journal britannique catholique The Tablet que la crise avait sévèrement impacté le travail pastoral de l’Eglise catholique, la rendant incapable de payer les impôts, d’entretenir ses bâtiments et de fournir ses services usuels aux migrants. Il a ajouté que l’Eglise orthodoxe grecque, prédominante dans le pays, continuait à ostraciser les confessions minoritaires. Les catholiques sont moins de 200’000 en Grèce, en majorité des immigrants, sur une population de près de 11 millions d’habitants, dont 97% sont orthodoxes. «En tant que formation de gauche, le parti Syriza d’Alexis Tsipras est moins lié à ‘Eglise orthodoxe que ses prédécesseurs de droite», affirme le prélat catholique. «Mais son attitude envers les Eglises minoritaires est ambivalente, et nous n’avons pas vu d’amélioration concrète des relations avec l’Etat». L’archevêque a rappelé que, contrairement au clergé orthodoxe payé par l’Etat, les prêtres catholiques ne recevaient aucune aide. Il a également déploré l’attitude «hostile» des orthodoxes, qui voient l’œcuménisme comme un danger.
En dépit de cela, des théologiens grecs orthodoxes ont récemment publiquement remercié le pape François pour avoir exprimé sa solidarité avec leur pays. (apic/tab/ag/rz)