Grande-Bretagne: Face à la tragédie des réfugiés, des responsables catholiques interpellent Cameron
Londres, 03.09.2015 (cath.ch-apic) Alors que la Grande-Bretagne est profondément choquée par l’image d’Aylan Kurdi, un enfant syrien de 3 ans retrouvé noyé sur une plage turque, le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, et Mgr John Keenan, évêque du diocèse de Paisley, en Ecosse, ont lancé un appel à l’action.
Interpellé, le Premier ministre David Cameron reste sur ses positions, en affirmant à la presse qu’il ne pensait pas «qu’une réponse puisse être trouvée en prenant en charge de plus en plus de réfugiés».
Mais le peuple britannique se montre plus généreux que les dirigeants conservateurs: c’est par dizaines de milliers que les Britanniques signent depuis mercredi 2 septembre une pétition demandant à leur gouvernement de faire sa part dans l’accueil de réfugiés fuyant la guerre et la violence et cherchant un havre de paix en Europe.
La pétition avait atteint plus de 140’000 signatures jeudi en milieu de journée sur le site internet du Parlement à Londres. Elle demande aux parlementaires d’accepter davantage de demandeurs d’asile dans le pays et d’augmenter le soutien aux réfugiés venant en Grande-Bretagne. Une pétition qui récolte plus de 100’000 signatures doit être traitée par le Parlement.
David Cameron reste de marbre
Alors que la pression monte, David Cameron ne semble pas changer de position face au problème des réfugiés. Commentant la photo d’Aylan Kurdi en disant «un autre petit pour lesquels il n’y avait pas de place à l’auberge!», Mgr Keenan a appelé la Grande-Bretagne à être un plus généreuse. Il a ajouté: «Cela ne nous tuera pas!» L’évêque de Paisley a assuré qu’il allait certainement accueillir des réfugiés dans son diocèse, «si quelques bons politiciens peuvent le rendre possible». Pour sa part, le cardinal Nichols a dit que les gens lui ont dit que c’était «une honte que nous laissions des gens mourir et voyons des cadavres sur les plages alors que l’Europe est un endroit si riche».
Il a ajouté que les gens commençaient à voir le visage humain de cette souffrance, qui n’est plus un problème abstrait, «mais celui de personnes désespérés pour le salut de leurs familles, de leurs personnes âgées, de leurs jeunes, de leurs enfants». «Ce qui est criant, c’est la tragédie humaine de ce problème!» (apic/be)