Grande-Bretagne: 139 imams ne prononceront pas la prière funèbre pour les terroristes

139 imams et responsables musulmans de Grande-Bretagne ont publiquement annoncé leur refus de prononcer la traditionnelle prière funèbre pour les terroristes qui ont mené l’attaque de London Bridge le 3 juin 2017.

Cette prière est due à chaque défunt musulman, indépendamment de ses actes ou des circonstances de sa mort. Ce refus est une première dans le pays. «Une prise de position salutaire et courageuse qui montre l’impact de ces nouveaux attentats sur les musulmans britanniques», commente Radio Vatican le 6 juin 2017. Ils ont signé un texte limpide où ils expriment leur refus de se corrompre en rendant hommage à des terroristes. «Leurs actions indéfendables sont complètement à l’opposé des principes éminents de l’islam» expliquent-ils.

Dans leur texte, les responsables musulmans soulignent aussi «prier Dieu pour que les auteurs de ces actes soient jugés selon la gravité de leurs crimes dans l’au-delà (…) Face à une telle lâcheté, à la différence des terroristes, nous devons soutenir l’amour et la compassion».

Pour une écrasante majorité de musulmans britanniques, ce nouvel attentat a été un choc. Le cheikh Ibrahim Mogra co-dirige le forum islamo-chrétien de Grande-Bretagne: «C’était écœurant et j’ai été dévasté de voir que des musulmans, pendant le mois sacré de ramadan, alors que tous les autres musulmans se rassemblaient dans les mosquées du pays pour prier, aient pu commettre cet acte diabolique».

L’islam condamne ces atrocités

Dans leur texte en ligne, les imams dénoncent de «vils meurtriers qui cherchent à diviser la société et à instiller la peur». Ce nouvel attentat invite une fois encore la communauté musulmane de Grande-Bretagne à prendre ses responsabilités, selon Ibrahim Mogra. «Il est très important pour nous de comprendre que l’Islam, en tant que religion, condamne ces atrocités, […]. Nous croyons certainement que nous sommes une partie de la solution, et nous souhaitons œuvrer pour s’assurer que notre pays soit sûr, libre et démocratique».

En France, après l’assassinat du Père Jacques Hamel, la communauté musulmane de Saint-Etienne du Rouvray avait refusé qu’Adel Kermiche, l’un des deux terroristes responsables de sa mort soit inhumé dans le carré musulman de la commune. (cath.ch/radvat/ob/bh)