Ghana: les tricycles de l'espoir
Au Ghana, un missionnaire catholique britannique s’efforce de fournir des tricycles redonnant une mobilité aux handicapés. Une démarche synonyme d’espoir pour cette population particulièrement marginalisée.
Dans les rues de Tamale, une ville du nord du Ghana de plus de 300’000 habitants, de nombreux jeunes et adultes présentant des handicaps moteurs vivent dans des conditions particulièrement misérables. Ne pouvant souvent que se traîner à terre à la force des bras, ils restent à proximité de leur habitation, sans pouvoir connaître le reste du monde et dans une situation dégradante. En découvrant le sort de ces «derniers des derniers», le religieux britannique Trevor Robinson, de la Société des missionnaires d’Afrique (Pères blancs), a cherché un moyen d’améliorer leur vie, rapporte le 14 juillet 2019 l’agence d’information vaticane Fides. Il a conçu de simples tricycles fabriqués à la main, qui peuvent être actionnés à la force des bras.
Gain d’espérance de vie
Depuis le premier prototype, le projet a bien avancé, notamment grâce aux bénévoles et aux donateurs. Le frère Robinson a en particulier demandé de l’aide à des jeunes des rues. Avec ces derniers et trois autres missionnaires, ils ont créé l’organisation CARDIS. Depuis 10 ans, ils récupèrent du matériel utile où il peuvent, notamment sur de vieilles bicyclettes, alors que d’autres pièces doivent être commandées à Accra, la capitale. D’une production initiale d’une dizaine de tricycles par semaine, ils en sortent maintenant une cinquantaine. Le prix de fabrication est de quelque 250 euros. «Pour un handicapé du Ghana, c’est un montant trop élevé, explique le Père blanc. Mais grâce à des donations provenant d’Europe, nous parvenons à les vendre à 10 euros pièce».
Le religieux explique à Fides que lorsqu’une personne handicapée parvient à obtenir l’un de ces véhicules, elle entre dans une nouvelle dimension et peut espérer vivre plus longtemps. Outre ses relations sociales et sa dignité, elle renforce aussi ses muscles, améliorant sa santé physique. Le fait d’être largement inactives et de se traîner au niveau du sol rend ces personnes très vulnérables aux maladies de toutes sortes. La démarche du frère Robinson redonne espoir à cette population vivant dans une précarité extrême. (cath.ch/fides/rz)