Ghana: Les évêques préoccupées par la sécurité au nord-est du pays

La Conférence des évêques catholiques du Ghana (GCBC) s’est déclarée  préoccupée par la dégradation de l’insécurité de la région du Haut- Ghana oriental, au nord-est, à cause des affrontements intercommunautaires récurrents, de l’afflux de réfugiés du Burkina Faso, voisin, et de la menace des groupes radicaux musulmans.

Un conflit de chefferie oppose depuis des décennies, les communautés Mamprusi et Kusasi à Bawku, capitale de la province, une ville de quelque 206’000 habitants. En janvier, au moins quinze personnes ont été tuées dans de nouvelles violences entre les deux communautés. Le différend intercommunautaire est aggravé par la circulation des armes légères, la ville étant un carrefour, à la frontière  du Burkina Faso et du Togo.

A cause des attaques des groupes radicaux musulmans, elle est devenue une ville refuge, accueillant de plus en plus de déplacés de ce pays de l’Afrique de l’ouest. Dans le même temps, enseignants, personnel médical, hommes d’affaires, fuient la ville du fait de la menace jihadiste.  

La GCBC a décrit Bawku comme « une ville fantôme, devenue l’ombre d’elle-même ». La situation d’insécurité est encore aggravée par la pression sur les communautés déjà appauvries et assiégées, qui accueillent les réfugiés. Cet afflux pourrait devenir un terrain fertile pour l’infiltration de groupes terroristes opérant dans les pays voisins.

Les évêques ghanéens ont exhorté le gouvernement et les institutions étatiques à renforcer les mesures de soutien aux migrants et aux déplacés, et à intensifier la réponse humanitaire à la situation pour éviter de nouvelles souffrances des populations.

Ils ont appelé les forces de sécurité à intervenir avec «mesure et retenue» afin d’éviter des pertes en vie humaines d’innocents, et à renoncer à «certains traitements inhumains ».

Les évêques invitent toutes les parties en présence à tout mettre en œuvre pour aider à la construction de la paix. (cath.ch/ibc/mp)