Ghana: appel au renforcement de la sécurité dans les lieux de culte
Face à la menace croissante du terrorisme en Afrique de l’Ouest, le gouvernement du Ghana appelle les confessions religieuses du pays à renforcer la sécurité dans leurs lieux de culte.
Une lettre signée du signée du major-général Francis Adu-Amanfoh, coordinateur de la sécurité nationale, a été adressée au chef des imams, au président du Conseil chrétien et au président de la Conférence des évêques catholiques du Ghana. Le responsable leur demande d’installer des caméras de surveillance dans leurs lieux de culte ou de s’attacher les services des sociétés de sécurité privées agréées par l’Etat pour sécuriser leurs mosquées et églises, a rapporté le quotidien Ghanaian Times.
Selon une récente étude de la Fondation allemand Konrad Adenauer, publiée le 6 avril 2022, et cité par la Deutsche Welle (DW), le Togo et le Ghana sont à leur tour visés par les groupes djihadistes. Limitrophes du Burkina Faso, qui subit de plein fouet la violence extrémiste depuis 2015, ils étaient jusqu’ici épargnés par les groupes radicaux musulmans. Ceux-ci parviennent à présent à enrôler dans ces pays de jeunes combattants sous la bannière de l’islamisme. Ils les forment au maniement des armes et aux attentats.
Frontières poreuses
Les recrutements se font surtout dans les régions nord des deux pays, devenues des zones de refuge pour les groupes armés, car non suffisamment contrôlées par les Etats. Ces secteurs sont déjà le théâtre d’opération des trafiquants de drogue. En outre, les conflits intercommunautaires y sont fréquents.
Plus de 200 jeunes Ghanéens sont recensés pour le moment dans des groupes fondamentalistes (Ansar al-Islam, présent au Burkina Faso et au Mali, Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), ont relevé les chercheurs de la Fondation allemande.
Rassemblements publics visés
Pour sa part, le Centre ouest-africain de lutte contre l’extrémisme (WACCE) a mis en garde, la semaine dernière, contre une éventuelle attaque terroriste au Ghana. En 2019, la police ghanéenne avait interpellé dans une église de Hamile, au nord-ouest du pays, un citoyen du Burkina Faso de 51 ans avec une arme à feu chargée.
Dans son message aux dirigeants religieux ghanéens, le major-général Francis Adu-Amanfoh souligne une «poussée expansionniste des groupes terroristes» vers les Etats côtiers de l’Afrique de l’Ouest. Ils utilisent «un mode opératoire renouvelé», ciblant les rassemblements publics, y compris les lieux de culte. Dès lors, il est devenu nécessaire pour tous les partenaires religieux, de prendre «des mesures de vigilance». (cath.ch/ibc/ag/rz)