Psaumes, prière kaddish pour les morts et allocutions chrétiennes

Genève: Près de 180 participants à un pèlerinage-mémoire romand à Auschwitz

Genève, 26 novembre 2004 (Apic) Près de 180 Romands, chrétiens et juifs confondus, ont participé le 24 novembre à un pèlerinage-mémoire à Auschwitz en Pologne. Psaumes, prière kaddish pour les morts et allocutions des représentants catholique et réformé ont marqué la célébration au camp de concentration.

Cette journée de pèlerinage, lancée en 2000, est organisée par la CICAD, «Coordination intercommunautaire contre l’antisémistisme et la diffamation» en Suisse romande, basée à Genève. Outre l’abbé Philippe Matthey et le pasteur Vincent Schmied, représentants des Eglises catholique et réformée, la rencontre a vu la participation d’une centaine d’enseignants dans le cadre de leur formation permanente.

La visite des camps, où sont morts entre 1940 et 1945 près de 4 millions de déportés, en majorité des juifs et des Polonais, a été notamment guidée par des personnes qui ont été rescapées. Lors de la célébration, qui a intégré des prières juives et des extraits des psaumes bibliques, l’abbé Philippe Matthey, curé du secteur Onex / Petit-Lancy près de Genève, a affirmé que «si Auschwitz et le nazisme évoquent la négation de l’humanité, ce n’est pas tant par les millions de victimes qui y ont été massacrées, que par la froide détermination réfléchie et organisée de leurs bourreaux et du système mis en place par le pouvoir de la terreur».

«Ce dont le peuple juif a été victime, et ce dont il est encore victime sous toutes les formes de racisme et d’antisémitisme d’aujourd’hui, nous conduit à penser notre propre identité humaine. Celle qui porte en puissance la possibilité de construire ce monde dans la justice et la paix. Celle qui est capable de composer avec toutes les diversités ethniques, culturelles et religieuses. Celle qui se sait pauvre de ce qu’elle est prête à recevoir des autres», a-t-il poursuivi.

La haine ne mettra jamais l’humain définitivement en échec

«De la grandeur silencieuse de chacune des victimes de la Shoah s’élève comme le signe que la vie aura toujours le dernier mot. Tant de solidarités et de compassions, dont nous parle l’histoire de ces camps, nous disent que la haine, même programmée et organisée, ne mettra jamais l’humain définitivement en échec», a encore affirmé l’abbé Matthey devant les participants au pèlerinage, rappelant les paroles du philosophe français Paul Ricoeur: «les victimes d’Auschwitz sont, par excellence, les délégués auprès de notre mémoire, de toutes les victimes de l’histoire.» (apic/com/bb)

26 novembre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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