Genève: l'interdiction des célébrations contestée en justice
Un groupe de citoyens genevois a déposé le 2 décembre 2020 un recours devant la Chambre constitutionnelle cantonale contre l’interdiction des services religieux imposée dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. A l’instar du débat français, ils dénoncent une mesure disproportionnée et discriminatoire. Et réclament l’application de la jauge fédérale avec une participation de 50 personnes.
Emmenés par l’avocat Steve Adler et soutenus par l’ONG de défense des chrétiens persécutés, ADF International, les plaignants contestent la mesure genevoise pour sa dimension disproportionnée, rapporte la Tribune de Genève. Ils ne rejettent pas pour autant les mesures sanitaires. Leur demande porte sur une mesure provisionnelle, de réouverture immédiate des lieux de culte, avec une limitation à 50 personnes et en respectant les gestes barrières, indique Steve Alder.
Sur le fond, l’avocat estime que la fermeture des églises constitue une violation de la liberté de conscience et de croyance. «La liberté religieuse n’a absolument pas été prise en considération notamment lors du dernier assouplissement des mesures. Lorsqu’il s’est agi de rouvrir les commerces, on a tenu compte de la liberté économique. Quant à la liberté religieuse, elle est reléguée au deuxième plan.»
Dès lors, les recourants s’attendent à un assouplissement de la part du gouvernement genevois. Car en l’état, l’annulation des services religieux resterait en vigueur après le 10 décembre, date de réouverture des bars et restaurants.
Aucun assouplissement en matière de cultes ne figurait en effet à l’ordre du jour du Conseil d’État lors de sa conférence de presse hebdomadaire du 2 décembre. Le conseiller d’État Mauro Poggia a bien reconnu le caractère «délicat» de la question, mais aussi la nécessité de ne pas recréer de nouveaux foyers épidémiques dans des lieux où la proximité entre les personnes est importante.
Selon les recourants la Chambre constitutionnelle est entrée en matière et devrait rendre sa décision finale d’ici à la fin de la semaine.
Les Eglises et communautés religieuses avaient déjà protesté vigoureusement le 27 novembre contre l’interdiction des célébrations religieuses, mais elles n’avaient pas entamé de démarche juridique. (cath.ch/tdg/mp)