Genève: le COE s'associe à la prière du pape pour le Congo et le Soudan du Sud
Le Conseil œcuménique des Eglises (COE), basé à Genève, s’associe à la Journée de jeûne et de prière pour le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo (RDC) le 23 février 2018. Cette journée, lancée par le pape François, sera particulièrement dédiée aux populations vulnérables de ces régions affligées par la guerre.
Cette journée pour la paix, organisée le vendredi de la première semaine du carême, est une réponse à la prolongation tragique des conflits, particulièrement dans ces deux pays. Les chrétiens, les membres d’autres communautés religieuses ainsi que les non-croyants sont invités à s’associer à cette initiative.
Des millions de femmes et de filles exposées aux violences sexuelles
En RDC, quelque 4,3 millions de personnes ont été déplacées et plus de 13 millions ont besoin cette année d’une assistance humanitaire, relève le COE. Au Soudan, depuis quatre années que dure une guerre fratricide, 2 millions de personnes ont dû fuir leur pays et se sont réfugiées à l’extérieur, tandis qu’autant sont des déplacés internes. Près de 7 millions, soit plus des deux tiers de la population restée dans le pays, ont besoin d’une assistance humanitaire.
Dans une lettre encourageant les Eglises membres du COE à participer à cette journée, le pasteur Olav Fykse Tveit, son secrétaire général, rappelle que ce sont les enfants, les jeunes hommes et les femmes qui sont le plus affectés par la guerre. «Des millions de femmes et de filles sont exposées aux violences sexuelles dans ces régions de crise», déplore-t-il.
Lettre du cardinal Kurt Koch
Dans une lettre au pasteur Tveit, le cardinal Kurt Koch, président Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, rappel l’espoir du pape François. Que les chrétiens de toutes les Eglises, ensemble avec ceux qui appartiennent à d’autres traditions religieuses et tous les gens de bonne volonté, se joignent à cette initiative sous la forme qu’ils estiment la plus appropriée.
Pour le Père James Oyet Latansio, cet appel du pape François est une bonne nouvelle. «C’est la seconde fois que le pape appelle à prier pour le Soudan du Sud, relève le secrétaire général du Conseil des Eglises du Soudan du Sud (SSCC). Cela signifie beaucoup pour nous de savoir que nous ne sommes pas seuls dans nos souffrances et notre pays. Le monde œcuménique est avec nous sur le chemin vers la paix et la réconciliation».
Atrocités sans nom
En début février, le Conseil des Eglises a rédigé une lettre pastorale à l’attention du gouvernement du Soudan et du Sud et de l’opposition, rappelant l’urgence d’un compromis et les souffrances de la population du pays. Peu après l’indépendance accueillie dans la joie en 2011, différentes figures politiques, assoiffées de pouvoir, se basant sur les différences ethniques, ont mis le pays à feu et à sang. Ils ont provoqué une terrible guerre, causant des atrocités sans nom et une famine qui ont précipité des millions de personnes sur les routes de l’exil, notamment vers l’Ouganda et le Kenya. (cath.ch/coe/be)