Genève: Le COE demande aux Eglises de commémorer le génocide arménien

«Un million et demi d’Arméniens massacrés entre 1915 et 1924»

Genève, 22 février 2005 (Apic) Les Eglises du monde entier sont invitées à commémorer le dimanche 24 avril le 90e anniversaire de la mort de centaines de milliers d’Arméniens dans l’Empire ottoman durant ce qui a été appelé un génocide. La proposition a été faite le 21 février lors d’une rencontre à Genève du Comité central du Conseil oecuménique des Eglises (COE).

Selon l’Arménie, plus d’un million et demi de ses ressortissants ont été massacrés entre 1915 et 1924 durant un génocide systématique entrepris par le gouvernement à Istanbul des «Jeunes-Turcs», rappelle l’agence d’information oecuménique ENI. La Turquie ne reconnaît pas le génocide et affirme que la plupart des morts ont été le résultat d’affrontements entre les deux parties, et d’autres causes comme la famine et les maladies. «Le Conseil oecuménique des Eglises a débattu de la nécessité d’une reconnaissance publique du génocide arménien et du fait que la Turquie devrait aborder cette page sombre de son histoire», affirme un rapport présenté par le Comité central du COE.

«La question de l’importance, pour la Turquie, de faire une évaluation de son histoire a également été abordée récemment par la Conférence des Eglises européennes à propos des rapports entre la Turquie et l’Union européenne.» Les effets de cette tragédie ont été durables, a souligné le catholicos de l’Eglise apostolique arménienne, Aram 1er, au début du Comité central, qui se tient à Genève du 15 au 22 février.

Reconnaître le passé pour s’en libérer

«Bien que ma génération n’ait pas personnellement vécu ce passé tragique, le génocide arménien a eu de fortes répercussions sur notre formation spirituelle et intellectuelle», a-t-il dit. «Le passé hante les victimes; nous ne pouvons nous libérer du passé tant que ce passé n’aura pas été dûment reconnu.» Et, a affirmé le Comité central, la commémoration du 24 avril a pour but cette reconnaissance du génocide arménien: «Pardonner ne veut pas dire oublier, mais regarder derrière soi dans l’intention de rétablir la justice, le respect des droits de la personne et les relations entre les auteurs et les victimes.» (apic/eni/bb)

22 février 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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