Genève: décès de Cornelio Sommaruga: l’humanitaire dans l’âme
Le diplomate tessinois Cornelio Sommaruga est décédé le 17 février 2024, à Genève, à l’âge de 91 ans. Il avait présidé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de 1987 à 1999. Sa verve, son souci d’une bonne gestion des ressources et son engagement inlassable ont laissé une empreinte profonde au sein de l’organisation. Catholique convaincu, il était proche de la communauté Sant’Egidio.
Né en 1932 à Rome de parents profondément catholiques, Cornelio Sommaruga est resté un chrétien fervent tout au long de sa vie. Il a été profondément influencé par ses son enfance et sa jeunesse à Rome au sein de l’Italie fasciste, tout en gardant des liens étroits avec le Tessin, canton d’origine de sa famille.
Après des études secondaires en Italie, il a fréquenté l’Université de Zurich, où il a obtenu un doctorat en droit en 1957. Après quelque années dans la banque, il est entré au service diplomatique de la Confédération suisse en 1960. Il se spécialiste dans les questions économiques et occupe plusieurs postes auprès des organisations économiques internationales. De 1976 à 1983, il est membre de la direction de l’Office fédéral des affaires économiques extérieures à Berne
Président du CICR
Mais c’est surtout ne tant que président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Genève de 1987 à 1999 qu’il se fait connaître du grand public. Durant son mandat, le budget et les activités internationales du CICR ont considérablement augmenté. Il a du notamment faire face à la guerre en Yougoslavie et au génocide du Rwanda.
Le Tessinois était très ancré dans les valeurs du CICR: neutralité, impartialité et indépendance. Mais il avait quelque chose qui le distinguait de la norme suisse: il était très vocal, n’hésitait jamais à exprimer haut et fort ce qui lui semblait essentiel. «Il a su saisir le moment de l’humanitaire qui est devenu fondamental au sortir de la Guerre froide, a indiqué au journal Le Temps une ancienne collaboratrice du CICR. Et il a parfaitement incarné l’institution, parce qu’il était profondément humain, même si on a pu voir chez lui certains défauts, dont un certain égocentrisme. Je ne pense pas qu’on puisse incarner le CICR sans être profondément humain.»
Lors de sa retraite du service diplomatique, Cornelio Sommaruga a poursuivi son engagement en faveur des initiatives de paix et de réconciliation dans la région des Grands Lacs africains et au Sierra Leone. Il a continué pendant toute cette période à siéger dans plusieurs conseils d’administration d’oeuvres de bienfaisance où d’entreprises. En 2020 encore, il s’était beaucoup impliqué dans la votation sur les multinationales responsables en siégeant dans le comité d’initiative.
Catholique convaincu, proche de la communauté Sant’Egidio, il avait la fibre sociale, aimant jusqu’à il y a quelques années retrouver ses proches dans sa maison, point de chute familial. (cath.ch/mp)