Gambie: Les catholiques vivent un moment difficile avec l’islamisation du pays

L’abbé Peter Lopez, directeur de l’Institut pastoral de la Gambie (GPI), a réaffirmé la préoccupation des catholiques face à l’islamisation du pays, décidée par le président Yayah Jammeh, en 2015.

En décembre 2015, Jammeh qui dirige d’une main de fer, depuis juillet 1994, ce petit pays anglophone de 1,5 million d’habitants enclavé dans le Sénégal, , avait décrété, de manière unilatérale, que la Gambie était désormais une «république islamique». Dans la foulée, il a ordonné à toutes les femmes travaillant dans la fonction publique de porter le voile islamique au bureau, sous peine de licenciement. L’Eglise catholique locale s’était émue de l’application sans distinction de cette disposition et de toutes les autres mesures qui accompagnement un Etat islamique.

Dans une déclaration rapportée le 18 août 2016, par le quotidien gambien, Forayaa (www.foroyaa.gm), le Père Lopez a souligné, au nom de ses coreligionnaires,  que depuis la déclaration d’imposition de l’Etat islamique, les catholiques gambiens vivent «un moment difficile».

«Nous sommes tous des Gambiens»

«C’est difficile pour nous, en tant que chrétiens, mais je crois qu’avec Dieu, tout est possible. Il y avait un gouvernement laïc, mais il n’y est plus. Il y avait d’autres mesures  plus fortes et puissantes, mais  elles ont disparu. Il n’y a que Dieu qui tient toujours avec le reste de son peuple. Nous sommes nés ici et nous sommes tous des Gambiens. Nous détenons un passeport gambien et nous appartenons à ce pays», a-t-il fait remarquer.

Il a exhorté les catholiques à rester toujours calmes, et à avoir la tête haute. «Même si j’appartiens à une minorité, j’estime que nous devrions toujours respecter les autres, quelle que soit leur ethnie, leur  âge, leur sexe, leur nationalité ou leur religion. Voilà ce qu’est Dieu. Il ne discrimine pas », a-t-il ajouté, avant de poursuivre : «Dieu nous enseigne à bien des égards, mais nous ne sommes pas vigilants. Quand il nous donne le pouvoir, nous faisons tout ce que nous voulons».

Pour l’abbé Lopez, «l’hymne national gambien appelle tous les citoyens à travailler pour le bien commun du pays. Et dans cet hymne, nous nous engageons à nous efforcer et travailler, à prier pour que tous puissent vivre dans l’unité, la liberté et la paix, chaque jour». «Ces mots, a-t-il conclu, devraient guider tous les Gambiens. Chacun d’entre nous devrait revenir à notre hymne national. Nous devrions faire notre prière quotidienne». (cath.ch-apic/ibc/mp)