Fuyant les violences xénophobes, des migrants se réfugient dans une paroisse de Lusaka
Plusieurs dizaines de migrants, pourchassés dans les rues de Lusaka, en Zambie, ont trouvé refuge à la paroisse catholique Saint-Ignace de la capitale. Ils fuient les violences xénophobes, qui ont secoué ces derniers jours ce pays d’Afrique australe.
Selon le quotidien zambien «Times of Zambia», des émeutes s’en prenant aux immigrés ont éclaté dans le pays après la découverte de corps mutilés. Ce genre de crimes rituels ne fait pas partie de la culture des Zambiens, estime la population locale, qui les a attribués à des étrangers. Ce qui a provoqué les émeutes, accompagnés de pillages de magasins et de domiciles d’étrangers, notamment des Rwandais, des Burundais et des Congolais.
Les Rwandais, premiers visés par les pogroms
Les troubles ont éclaté au début du mois d’avril dans les bidonvilles de Lusaka, avec des attaques contre les étrangers. Les Rwandais sont les premiers visés, suspectés d’avoir commis des meurtres rituels sur au moins sept personnes, dont des parties telles que les oreilles ou le cœur ont été prélevées.
Pour l’abbé Charles Chilinda, curé de la paroisse Saint-Ignace, les étrangers, principalement de la communauté rwandaise, ont commencé à affluer vers la paroisse le 19 avril dernier, à la demande d’un responsable du ministère de l’Intérieur. Il y avait en effet beaucoup de migrants qui cherchaient refuge dans les divers postes de police, qui ne pouvaient pas les accueillir.
Le curé de Saint-Ignace a remercié le président zambien Edgar Lungu pour les dispositions prises, qui ont permis de protéger les étrangers, et pour restaurer l’ordre et la sécurité publique dans le pays.
Des attaques «contraires à la foi chrétienne»
Il a ajouté que le chef de l’Etat a condamné le comportement xénophobe d’un groupe à l’esprit criminel, soulignant que les attaques contre les étrangers étaient «contraires à la foi chrétienne et ne reflétaient pas la véritable image des Zambiens».
José Umugwaneza, un émigré congolais, a remercié le gouvernement zambien d’avoir protégé la vie des étrangers. Il a exprimé son étonnement et sa surprise face à ces événements, du fait que les Zambiens les avaient toujours accueillis à bras ouverts et se montrant jusqu’ici toujours pacifiques envers eux. (cath.ch-apic/ibc/be)