Une centaine de personnes réunies à Belfaux pour une réflexion sur les orientations pastorales du diocèse de LGF (Photo: Christoph von Siebenthal)
Suisse

Fribourg: Réflexion sur les orientations pastorales

«Mettre en œuvre les orientations pastorales» communiquées par l’évêque en janvier dernier, tel était l’objectif de la journée de formation fribourgeoise du 18 mars 2015 à Belfaux. Plus d’une centaine d’agents pastoraux, prêtres, diacres et laïcs ainsi que les membres du Conseil pastoral cantonal se sont retrouvés autour de Mgr Charles Morerod pour réfléchir sur ces nouvelles orientations.

Communauté, Eucharistie et dimanche: Comment concilier ces différentes dimensions? Telle est la question qui est à la base des orientations pastorales diocésaines. Mgr Charles Morerod, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg a repris ses orientations et en a fait une lecture commentée.

«Le but de ces orientations est de nous tourner davantage vers les autres.», explique Mgr Morerod. «Nous devons pouvoir dire en citant le Christ: ce n’est pas notre volonté, mais c’est celle du Père. Ce qui vaut la peine c’est d’aller au Christ, c’est lui qui nous attire et qui nous envoie.»

L’évêque diocésain souligne que le principal obstacle à la vie d’une communauté ce sont tous «nos égocentrismes». «C’est un combat spirituel que chacun de nous doit mener. Si je veux que chacun soit comme moi, la communauté ne peut pas exister.»

L’évêque relève l’importance de rassembler la communauté. «Il y a d’autres choses dans la vie chrétienne que l’Eucharistie, mais toutes ces choses doivent culminer dans l’Eucharistie.» Selon lui une communauté ne peut pas vivre sans pardon. «Nous pouvons faire des discours sur la vie chrétienne, mais il faut que nous montrions ce que cela change en nous. Nous ne nous présentons pas comme des modèles. Le modèle c’est le Christ, mais il vrai que si nous ne témoignons pas que nous vivons de l’Évangile, même un peu et imparfaitement, cela pose problème.»

Un bon service de distribution d’hosties

Mgr Morerod insiste sur l’importance de l’Eucharistie dominicale. «Dans les paroisses, il faut souhaiter que ce soit l’Eucharistie qui soit célébrée. Nous pouvons encourager la liturgie de la Parole, mais pas au point de supprimer la messe. Les ADAP doivent arriver, mais exceptionnellement.» L’évêque cite une réflexion d’un prêtre genevois: «Avec les ADAP, il suffira d’un prêtre pour le canton et d’un bon service de distribution d’hosties!» Il remarque qu’une telle situation n’est motivante ni pour les prêtres ni pour les vocations, même si le rôle du prêtre ne se limite pas à la célébration de l’Eucharistie.

«›Je vais parfois chez les évangéliques, car chez eux on a l’impression que le Christ n’est pas seulement une référence historique du passé, mais une force présente agissante aujourd’hui.’ Les propos de cette étudiante ne devraient-ils pas nous questionner sur nos pratiques pastorales», s’interroge l’évêque. Pour lui prier ensemble, lire un même texte de l’Évangile constituent une communauté. «Nous nous découvrons profondément à travers la prière et le partage de la Parole. Le miroir de la Parole de Dieu nous aide à découvrir les personnes. Le but n’est pas de connaître le prédicateur, mais de connaître le Christ. C’est le Christ qui fait notre unité.»

Le dernier point des orientations pastorales invite les agents pastoraux à «réduire les structures à ce qui est vraiment nécessaire pour que davantage de temps soit consacré à la mission, dans laquelle nous trouvons notre joie !» L’évêque précise: «la joie est une conséquence de la vie chrétienne. Il faut que cette joie puise ses racines dans le Christ.» «La joie d’être chrétien malgré la difficulté, l’épreuve, le deuil… l’avenir de l’Église passe par la joie!», insiste un agent pastoral.

L’après-midi les agents pastoraux ont partagé par petits groupes autour de la question: «Comment passer d’une communauté qui fonctionne, d’une communauté institution, à une communauté qui vit avec, qui est proche, qui participe de la vie du peuple? Non pas faire pour, mais vivre avec.»

La journée pastorale est également pour les prêtres, diacres et laïcs engagés au service de l’Église dans le canton un temps privilégié de rencontre et de partage. Elle leur a aussi permis de prier et d’aller puiser à la source, l’Eucharistie pour bâtir ensemble une Église vivante!

 

Annexe: Lettre pastorale de mgr Morerod sur les orientations pastorales diocésaines

Une centaine de personnes réunies à Belfaux pour une réflexion sur les orientations pastorales du diocèse de LGF
20 mars 2015 | 10:29
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 3  min.
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