Le charisme de l’acteur Steven Gunnell a passé
Fribourg: Près de 1’600 participants ont vibré à Prier Témoigner
Bernard Bovigny, Apic
Fribourg, 9 novembre 2008 (Apic) Bien que dépourvue de grandes vedettes, la 19e édition de Prier Témoigner, qui a eu pour thème «Du côté de l’espérance» a attiré tout comme l’an dernier près de 1’600 participants à l’Université de Fribourg. Le principal intervenant, le comédien Steven Gunnell, pourtant peu connu en Suisse, a trouvé les mots justes pour enthousiasmer son auditoire samedi soir.
L’air du jeune qui a profondément sombré et qui s’est transformé à la suite d’une conversion au Christ a été interprété par des centaines de personnes avant lui. Mais quand Steven Gunell l’entame devant une foule telle que celle de Prier – Témoigner, il prend une saveur toute particulière. Le comédien français et ancien chanteur du boys band Alliage a su captiver l’assemblée par ses répliques, ses traits d’humour, ses expressions – parfois très directes – qui sonnent vrai et par son charisme tout entier.
Après avoir connu la célébrité, il y a une dizaine d’années, comme chanteur dans un groupe de musique avec lequel il a vendu des millions de disques, Steven Gunnell est tombé dans le piège de la vie facile et a connu l’enfer du show biz. Lorsque le succès du groupe a baissé, au bout de deux ans, il connaîtra une grave dépression, accompagnée d’abus d’alcool, de dettes colossales, et d’un fort sentiment de solitude.
Alors que, au fond du gouffre, il téléphonait à sa mère en annonçant: «Je vais sauter», celle-ci ne trouve rien de mieux à lui dire que: «Je ne peux rien faire pour toi», avant de lui conseiller d’aller dans une église, a raconté Steven Gunnell. Choqué par l’attitude de sa mère, il se rend tout de même dans une chapelle, et y trouve une paix si surprenante qu’il est persuadé qu’une telle sérénité n’est pas faite pour lui. Il y retourne les jours suivants et décide une fois pour toute «d’accueillir le calme intérieur». Le retour auprès de sa mère, à Nice, coïncide alors avec un nouveau départ dans sa vie. Il découvre que elle aussi se rend chaque jour dans une église, pour y prier le chapelet.
Tour à tour Jésus et Jean Paul II
Aujourd’hui, Steven Gunnell témoigne de sa conversion et de sa foi dans des rassemblements, ainsi que dans ses livres «A l’ombre de tes ailes» et «Sacrifié». Il a également entamé une carrière de comédien et a incarné Jésus dans le spectacle «Ben Hur» (2006) et Jean Paul II dans «N’ayez pas peur» (2007), de Robert Hossein.
Parmi les autres invités de Prier – Témoigner, Anne Bugnon-Rosset a particulièrement touché les adultes par le récit de sa vie parsemé d’épreuves mais pleine de courage, de foi et de joie. Insurgée à 16 ans à Varsovie, elle a connu l’horreur de la Seconde guerre mondiale, puis l’exil qui la conduira en Suisse. Elle a raconté sa destinée dans un livre témoignage qui a pour titre «La Maison brûlée / Une volontaire de seize ans dans Varsovie insurgée».
La 19e rencontre annuelle Prier Témoigner a également vu la participation du dessinateur belge Floris, du Père Abbé de Saint-Maurice, Mgr Joseph Roduit, qui a présidé l’eucharistie finale, du prêtre valaisan Jean-Marie Cettou, qui a introduit les différents moments du rassemblement, et du groupe musical de Jean-Bertrand Callixte.
Claude Schenker, responsable de l’organisation de Prier Témoigner, a tiré un bilan très positif de l’édition 2008. L’aula de l’Université était pleine à craquer samedi soir et il a fallu installer quelques centaines de chaises dans le hall d’entrée, devant un écran géant. Depuis l’an 2000 où les journées Prier Témoigner ont été reprises par une nouvelle équipe, le nombre de participants a constamment été compris entre 1’400 et 2’000. «Il est vrai que l’affluence reste à peu près la même, que nous ayons un invité très connu ou non. C’est la preuve que la formule fonctionne», affirme Claude Schenker. Sur les quelque 1’600 participants, environ 1’000 ont été des jeunes de 12 à 16 ans. Mais Prier Témoigner ne doit pas devenir un rassemblement de jeunes. «Il est destiné à l’Eglise en Suisse romande, dans toute sa diversité», souligne le responsable de l’organisation.
Pour la 20e édition, en 2009, les organisateurs n’ont pas encore fixé leur programme, mais quelques idées sont déjà apparues. «Ce sera un rassemblement joyeux. Une action de grâces. Nous n’avons pas encore de noms d’intervenants, mais je pense que nous allons faire revenir ceux qui ont «fait» Prier – Témoigner», affirme Claude Schenker. Avec Jean Vanier, qui avait attiré près de 3’000 participants en 1993? «Je l’aurais souhaité, mais ce ne sera pas possible. Il ne se déplace plus volontiers».
Note: Des photos peuvent être commandées à jc.gadmer@bluewin.ch
(apic/bb)